Livestock Research for Rural Development 35 (3) 2023 | LRRD Search | LRRD Misssion | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
L’espace sylvopastoral est une ressource fourragère gratuite qui contribue à l’affouragement régulier du cheptel caprin pour la production de viande. Cette étude a été menée au niveau de la subéraie nord-ouest Algérien connue par une pratique d’élevage caprin extensif. Le but de cette contribution est d’évaluation de la production de biomasse et de la valeur nutritive de deux arbustes fourragers (Pistacia lentiscus et Calycotome spinosa) les plus représentés dans la subéraie. La production fourragère de Pistacia lentiscus, est de 326 kg MS/ha avec une biomasse accessible pour le caprin de 318 kg MS/ha, tandis que Calycotome spinosa les valeurs représentaient 198,6 et 115,4 kg MS/ha. Les teneurs en matière sèche étaient de 51 et 27,3 % respectivement pour Pistacia lentiscus et Calycotome spinosa avec une différence significative (p<0,05). La matière azotée totale de Calycotum spinosa se distingue avec une supériorité de 66 % par rapport à Pistacia lentiscus. La valeur fourragère du feuillage des arbustes étudiés varie de 0,78 UFL/kg MS et 0,61 UFV/kg MS pourPistacia lentiscus et de 0,98 UFL/ kg MS et 0,86 UFV/kg MS pourCalycotum spinosa. La valeur azotée PDIA de Pistacia lentiscus est de 17 g/Kg MS, elle est significativement inférieure à celle de Calycotum spinosa avec 51g/kg de MS. Les deux arbustes fourragers sont plus riches en PDIN comparativement au PDIA. En effet, la valeur de PDIN est positivement corrélée à la teneur en MAT de l’espèce. La charge d’équilibre calculée est de l’ordre 1,46. Par ailleurs, le taux de surpâturage calculé est de l’ordre de 96 %, indiquant une disproportion inquiétante entre les possibilités pastorales dans la subéraie et la charge réelle à laquelle elle est soumise. En effet, cette situation entrave la bonne gestion de la subéraie pour un développement durable de l’espace forestier en zone semi aride.
Mots-clés : valeur nutritive, biomasse, arbuste fourrager, subéraie, semi aride
The sylvopastoral area is a free forage resource that contributes to the regular feeding of goats for meat production. This study was conducted in the northwestern Algerian sub-area known for its extensive goat breeding. The aim of this contribution is to evaluate the biomass production and the nutritional value of two fodder shrubs (Pistacia lentiscus and Calycotome spinosa) the most represented in the suberaie. The forage production of Pistacia lentiscus, is 326 kg DM/ha with a biomass accessible for goat of 318 kg DM/ha, while Calycotome spinosa the values represented 198,6 and 115,4 kg DM/ha. Dry matter contents were 51 and 27.3% for Pistacia lentiscus and Calycotome spinosa respectively with a significant difference (p<0.05). The total nitrogenous matter of Calycotum spinosa stood out with a 66% superiority over Pistacia lentiscus. Fodder value of the studied shrubs ranged from 0.78 UFL/kg DM and 0.61 UFV/kg DM for Pistacia lentiscus and 0.98 UFL/ kg DM and 0.86 UFV/kg DM for Calycotum spinosa. The PDIA nitrogen value of Pistacia lentiscus is 17 g/Kg DM, it is significantly lower than that of Calycotum spinosa with 51g/kg DM. Both forage shrubs are richer in PDIN compared to PDIA. Indeed, the value of PDIN is positively correlated with the MAT content of the species. The calculated equilibrium load is in the order of 1.46. On the other hand, the calculated overgrazing rate is of the order of 96%, indicating a disturbing disproportion between the pastoral possibilities in the subera and the real load to which it is subjected. Indeed, this situation hinders the good management of the subarea for a sustainable development of the forest space in semi-arid zone.
Keywords: nutritive value, biomass, fodder shrub, suberaie, semi-arid
Les parcours forestiers sud Méditerranéen, représentent une importante source de fourrage pour les ruminants, principalement les caprins (Chebli et al 2019 ; Benaissa et Benabdeli 2019; Chebli et al 2020). Certaines pratiques comme les incendies, les défrichements et le pâturage non contrôlé quasi-permanent causent des dégâts importants aux écosystèmes forestiers. Une attention particulière est orientée en vers la subéraie Algérienne du fait de son importance socio-économique et de la richesse de son sous-bois dont les ressources végétales contribuent à alimenter le bétail (Mebirouk-Boudechiche et al 2017). Par ailleurs, l’élevage pastoral demeure l’une des bases du fonctionnement socio économique des populations riveraines dans ces espaces. Les formations végétales de la subéraie sont soumises à un pâturage extensif non contrôlé, aggravé par l’augmentation du cheptel (Mebirouk-Boudechiche et al 2015 : Chebli et al 2018). Ce type de pâturage, destructeur de la végétation, empêche la régénération du tapis végétal et accentue la dégradation des fourrages ligneux, principales ressources pour le cheptel. La subéraie est cependant fortement impacté par l’augmentation des pressions anthropiques et l’aggravation des conditions climatiques, entraînant une forte régression de sa superficie et une accélération des processus de désertification. En effet, ( Lancellotti et Franceschini 2012; Gauquelin et al, 2018) indiquent que le fonctionnement des subéraies est fortement menacé par l’aggravation des conditions climatiques et l’accentuation des pressions anthropiques, entrainant une chute de sa productivité. Dans la bordure méditerranéenne, la subéraie serait d'environ 2.289.000 hectares, dont 21 % pour l’Algérie (Belgherbi et Benabdeli 2015). En effet, la situation actuelle est qualifiée de préoccupante dans les divers pays d’Afrique du Nord et seuls des programmes ambitieux de gestion écologique intégrée permettront de sauver ou de préserver la subéraie. Le sous-bois de la subéraie en Algérie fait l’objet d’une importante activité de pâturage qui contribue à la dégradation des ressources ligneuses, principale ressource pastorale pour le cheptel (Mebirouk-Boudechiche et al 2015). Par ailleurs, depuis quelques années, un regain d’intérêt pour la filière viande caprine est manifesté par les consommateurs en raison de son prix abordable comparativement aux viandes bovines et ovines. Le cheptel caprin algérien est composé d’environ 5 millions de têtes, représentant 14% du cheptel national, dont 28 % se localise en zone de montagne et tellienne, contribuant ainsi à hauteur de 13% à la production laitière et de 8% à la production de viande (Chekikene et al 2021). Le mode de conduite est majoritairement extensif, dans les territoires pauvres et peu accessibles exposés à l’exode rural. Selon Preston et Gomez (2018), la chèvre procure des facilités en termes de gestion au point de permettre, dans certains pays en voie de développement, la création de coopératives dans la communauté rurale féminine qui en fait une activité commerciale et ainsi contribue à la prévention des incendies en luttant contre les mauvaises herbes tout en réduisant la biomasse forestière grâce à son comportement alimentaire sélectif (Miller et al 2019).
Dans la région de Mascara, l’élevage caprin constitue l’une des plus importantes activités agricoles et un moyen de thésaurisation pour les riverains. L’effectif caprin, est estimé à 60 000 têtes, et constitue un maillon clé du système sylvo-pastoral (Direction des Services Agricoles, 2022). En effet, l’évaluation de la productivité pastorale au sein des espaces sylvo-pastoraux est nécessaire afin de gérer la variabilité des ressources dans le temps et l’espace pour un développement durable de l’élevage sans incidence négative sur la biodiversité végétale existante. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’objet de cette contribution qui vise à évaluer le potentiel fourrager d’arbustives du sous-bois en quantifiant la production de biomasse foliaire totale, la part utilisable par les caprins et la prédiction de la valeur nutritive. La finalité est de protéger le potentiel des ressources naturelles et de prévenir la dégradation de la couverture végétale en se basant sur le concept de l’offre disponible et les besoins du cheptel.
Deux arbustes de maquis (Calycotome spinosa et Pistacia lentiscus) ont été collectés dans la subéraie de Nesmoth située au sud-est de la ville de Mascara et à 90 km de la mer méditerranée, entre 07º 23’ et 07 º16’ de latitude nord, et 0º 21’ et 0º13’ de longitude (Figure 1).
Figure 1 . Localisation de la subéraie de Nesmoth et l’action de l’élevage caprin |
Les différentes formations végétales existantes sont sous la pression anthropique caractérisée par une pratique d’élevage caprin viande extensif (Tableau 1). Les formations basses constituées de taillis de chêne vert et de thuya, de calycotome, de pistachier lentisque, de genêts et de palmier nain, occupent la grande partie de la forêt (70%). La subéraie qui occupait auparavant 33% de la forêt se réduit actuellement à un peu plus de 5% seulement (tableau 1). Les pâturages sont exploités exclusivement par des troupeaux caprins. La taille moyenne du troupeau ne dépasse pas les 35 têtes par exploitation. L’affouragement des caprins est basé essentiellement sur le broutage de la strate arbustive et une complémentation occasionnelle durant les périodes d’engraissement.
Tableau 1. Formations végétales de la forêt de Nesmoth |
|||
Essence |
Surface (ha) |
% |
|
Pin d’Alep |
703 |
11,15 |
|
Eucalyptus camaldulensis |
260 |
4,12 |
|
Chêne liège |
330 |
5,25 |
|
Thuya de berberie |
1182 |
18,82 |
|
Chêne vert |
240 |
3,75 |
|
Formations basses |
3586 |
56,91 |
|
Total |
6301 |
100 |
|
La zone d’étude est une zone caractérisée par un quotient Q2 égal à 46,1. Durant la période ancienne la zone d’étude jouissait d’un climat sub-humide inférieur avec une pluviosité qui dépasse les 580 mm. Au cours de la période récente, le climat est semi aride avec un sous étage supérieur avec des quantités annuelles de pluies de 415 mm. Les précipitations ont diminué de 29,5% et températures ont augmenté (Tableau 2 et figure 2).
Tableau 2. Valeur de Q2 et étages bioclimatiques de la Forêt Nesmoth |
||||||||
Périodes |
P
|
M |
m
|
Q2 |
Etage |
Sous |
Variante |
|
1927-1938 |
589 |
33 |
3,1 |
67,6 |
Sub-humide |
Inférieur |
Frais |
|
1982_2015 |
415 |
34,7 |
3,9 |
46,1 |
Semi-aride |
supérieur |
tempéré |
|
(Pa : période ancienne et Pr : période récente). Figure 2. Quotient pluviothermique et climagramme d’Emberger de la forêt de Nesmoth |
Le choix des arbustes et méthode d’évaluation
Durant la phase du maximum de production végétative entre le mois de mai et à juin 2022, et sur la base de critères d’abondance et de disponibilité, les ligneux arbustives évalués concernent Pistacia lentiscus et Calycotome spinosa les plus consommés par les caprins en système extensif Photo1).
Photo 1. Les espèces arbustives étudiées A : Calycotome spinosa et B: Pistacia lentiscus |
L’évaluation de la biomasse foliaire était réalisée selon la méthode des rameaux standards (Bakkali et al 2000 ; Houmey et al 2012), cette dernière a été adoptée par Mebirouk-Boudechiche et al (2015) dans la subéraie orientale Algérienne. Au total 30 branches par espèces ont été échantillonnées. L’évaluation dendrométrique par individu et par espèce a été réalisée sur la circonférence du tronc CT, la hauteur totale H de l’arbuste, le diamètre maximal D1, et le diamètre orthogonal D2. Le calcul des paramètres synthétiques a été déterminé par le biais d’équation (tableau 3).
Tableau 3. Les équations de prévision des paramètres étudiés |
||||||||
Surface du houppier SH (m2) = 1/4 π D1 x D2 D1 et D2, le diamètre maximal et le diamètre orthogonal, en m |
(Etienne et al 1991 ; Bakkali et al 2000). |
|||||||
Phytovolume de l’arbuste V= πR2 H R : le rayon moyen de l’arbuste obtenu à partir de la moyenne des 2 diamètres. H ; hauteur moyenne de l'arbuste |
||||||||
biomasse foliaire totale Bft = - 0,0743488 + 0,789064 SH la biomasse foliaire accessible Bfa = Bft. (Va/Vt) Vt : volume total du houppier (m3) ; Va : volume du houppier accessible (m3); Bfa : biomasse foliaire accessible (kg MS). |
(Mebirouk-Boudechiche et al 2015 ; Chaibou et al., 2012) |
|||||||
Calculs des valeurs énergétiques UFL= 0,840 + 0,001 330 MATo - 0,000832 CBo. UFV = 0,762 + 0,001443 MATo - 0,000946 CBo. UFV : unité fourragère viande /kg de MS ; UFL : unité fourragère lait / kg de MS; CBo et MATo nutriments exprimés en g par kg de matière organique. |
(Andrieu et Weiss 1981 ; Jarrige 1980 ; Morrison 1976) |
|||||||
Calculs des valeurs azotées s elon le système PDI : DT= 0,73 et dr = 0,75 pour les fourrages verts. PDIA = 1,11 x MAT x (1 – DT) x dr ; PDIN = PDIA + PDIMN ; PDIMN = MAT x [1 – 1,11(1 – DT)] x dr ; MAT = matières azotées totales en g/kg de MS ; DT = dégradabilité théorique (0<DT<1) ; dr = digestibilité réelle (0<dr<1) ; PDIA = protéines digestibles dans l’intestin d’origine alimentaire (en g/kg de MS) ; PDIN = protéines digestibles dans l’intestin grâce à l’azote disponible (en g/kg de MS);PDIMN = protéines digestibles dans l’intestin d’origine microbienne, limitées par l’azote dégradable (en g/kg de MS). |
(Jarrige 1988 ; Guerin et al 1989). |
|||||||
L'estimation de la biomasse sèche à l'hectare était basée sur la densité d'arbustes a l'échelle de la parcelle, par comptage du nombre d'arbustes (Nplacette) sur n placettes de 10x10 m. Le nombre total d'arbustes (Ntotal) dans la parcelle d'une superficie S (en ha) est : Ntotal = 100 S x Nplacette/n. Le nombre d'arbustes à l'hectare (N/ha) est alors de : N/ha = 100 Nplacette /n. Ensuite, le nombre d'arbustes à l'hectare et leur biomasse moyenne par parcelle permettent une estimation de la biomasse réelle à l'hectare.
Des échantillons pour les espèces ont été analysés en trois répétitions afin de déterminer leurs teneurs en matière sèche (MS), matière minérale (MM), matière azotée totale (MAT), cellulose brute (CB) et en matière graisse (MG) selon la méthode de (AOAC 1975). Par la suite la valeur fourragère des 2 espèces arbustives a été estimée par des équations de prédiction à partir de leur composition chimique pour la valeur énergétique selon Andrieu et Weiss (1981), Jarrige (1980) et Morrison (1976) et pour la valeur azotée selon Jarrige (1988) et Guerin et al (1989).
L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS, avec le modèle: Yij= μ + Si+ Eij , où Yij représente l’observation de la variable dépendante, μ la moyenne de la population pour la variable, Si l’effet du l’espèce d’arbuste et Eij l’effet aléatoire associé à l’observation.
Le recours aux arbres et arbustes fourragers peut constituer une solution saisonnière. L’utilisation de ces alternatives aux fourrages peut assurer en partie une sécurité alimentaire notamment en période de soudure ou à couvrir les besoins des petits ruminants en accompagnement aux pailles et aux chaumes céréalières (Bencherchali et Houmani 2017 ; Boubekeur et al 2017). La subéraie de l’Algérie occidentale joue un rôle socio-économique important, sa richesse en arbustes contribue à l’affouragement du caprin autochtone pour la production de viande. En effet, la pratique d’élevage en zone sylvopastorale demeure l’une des bases de l’organisation socio-économique des populations riveraines et l’usage de l’espace en forêt est pratiqué toute l’année. En outre, toutes les formations végétales de la région d’étude sont soumises à un pâturage extensif non contrôlé, qui accentue la dégradation des ressources fourragères ligneuses.
Les deux espèces ligneuses arbustives à savoir Pistacia lentiscus de la famille des Anacardiaceae et Calycotome spinosa, des Fabaceae sont bien représentées dans la subéraie. Le lentisque, ou (Pistacia lentiscus L.), est un arbrisseau adapté aux conditions pédoclimatiques difficiles, comme la sécheresse ou un sol calcaire et présente un capacité de régénération après l’incendie de forêt ou une déforestation (Ladd et al 2005 ;Bozorgi et al 2013). Le Calicotome spinosa est une espèce riche en matières azotées totales 33.7% ce qui fait de cette légumineuse un excellent complément protéique pour les fourrages de faible qualité et les produits fibreux de sous-bois (Cherfia et al 2017). Malheureusement, cette espèce est également excessivement riche en phénols et en tanins totaux (Mebirouk-Boudechiche et al 2015).
Le rendement biologique en biomasse foliaire maximale et accessible dePistacia lentiscus est plus important que celui deCalycotome spinosa. La production fourragère de Pistacia lentiscus, est de 326 kg MS/ha avec une biomasse accessible pour le caprin de 318 kg MS/ha, tandis que Calycotome spinosa les valeurs représentaient 198,6 kg MS/ha et 115,4 respectivement pour la biomasse totale et accessible (tableau 4). La phytomasse produite au niveau parcours forestiers dans le rif occidental est supérieure a nos résultats, elle varie de 650 vs 724 kg MS/ha (Chebli et al 2020).
Tableau 4. Résultats moyens des paramètres de production de biomasse |
||
Paramètres |
Pistacia lentiscus |
Calycotome spinosa |
Fréquence (%) dans le sous-bois |
26.5 |
16.7 |
Vt : volume total du houppier (m3) |
3,75 |
2,15 |
Va : volume du houppier accessible (m3) |
3,26 |
1,65 |
Bft : biomasse foliaire totale (kg MS/ha) |
326 |
198,6 |
Bfa : biomasse foliaire accessible (kg MS/ha) |
318 |
115,4 |
Nos résultats sont supérieurs à ceux indiqués pour certains arbustes fourragers des zones arides et semi-arides soit 99,3 kg MS/ha pour le chêne vert, 13,4 kg MS/ha pour Acacia raddiana et 55,1 kg MS/ha pour Maerua crassifolia (Chaibou et al 2012 ; Houmey et al 2012), ainsi que ceux de Savane arbustive 68,57 kg MS/ha (Honvou et al 2018). Les valeurs moyennes trouvées en biomasse foliaire totale dans la présente étude sont inferieures à celles rapportées par Abdelkebir et al (2004) pour Acacia saligna (200 à 850 kg MS/ha) en Tunisie et Mebirouk-Boudechiche et al (2015) avec 414,2 kg MS/ha dans la subéraie de l’Est Algérien. Ces différences sont imputables d’une part à la nature de l’espèce végétale et d’autre part qu’aux conditions climatiques en fonction de l’étage bioclimatique. En effet, le pourcentage de Pistacia lentiscus de 26,5 % dans le cortège floristique de la subéraie, ainsi que son feuillage important (moyenne de 10 folioles) contribuent fortement a son rendement en biomasse foliaire en comparaison à Calycotome spinosa. Le volume total chez les deux espèces est accessible pour le caprin avec une hauteur du port buissonnant variant de 1.6 à 2.4 mètres ; ce qui contribue à la disponibilité fourragère pour le cheptel pâturant en forêt.
La composition chimique moyenne des espèces est rapportée dans le tableau 5. La teneur en matière sèche est de 51 et 27% respectivement pour Pistacia lentiscus et Calycotome spinosa avec une différence significative (p<0,05). En ce qui concerne matière azotée totale, Calycotum spinosa se distingue par une supériorité de 66 % par rapport à Pistacia lentiscus. Cette variation peut être attribuée à l’aptitude de Calycotum spinosa de fixer l’azote atmosphérique grâce aux Rhizobia associés à leurs nodosités. En outre, la teneur en matière azoté totale des espèces étudiées est plus élevée que le seuil minimal de 7 à 8% MS requis pour un fonctionnement du rumen afin d’assurer une activité métabolique maximum et une alimentation convenables des petits ruminants. En effet, Cappellozza (2013), indique que les fourrages dont les teneurs en matières azotées totales sont inférieures à 70mg/g ne peuvent pas fournir les minima d’azote nécessaires au micobiote ruminal pour assurer une activité métabolique maximale. D’autre part, Van Soest (1994), le taux de protéine brute requis pour le fonctionnement optimal du rumen doit dépasser les 7 à 8% de matière sèche. La teneur en MG des arbustes analysés est similaire aux valeurs rapportées par Azim et al. (2011), pour des fourrages arbustifs de zones arides pakistanaises. Il est clair que la teneur en matière grasse des arbustes fourragers examinés est trop faible pour avoir des effets négatifs sur le métabolisme et la digestion ruminale. Les valeurs pariétales sont en accord avec Schmidek et al.(2000) et Cheema et al. (2011) qui ont rapporté des valeurs de 262 à 393 g/Kg de MS, pour des espèces d’arbres et d’arbustes, à usage multiples. De leur part, Babayemi et al. (2004), en étudiant des espèces ligneuses en zone tropicale, trouvent des teneurs de 221- 469g/KgMS). En revanche, nos résultats sont inférieurs aux valeurs de la fraction pariétale rapportées par Selmi et al. (2013) pour des arbustes tunisiens collectés de zones arides (507g/Kg MS), et par Rahim et al (2013) pour des fourrages autochtones des zones tropicales pakistanaises (490g/Kg MS- 640g/Kg MS). La différence des teneurs analytiques est due aux conditions environnementales, au stade végétatif et l'âge de la plante. De son coté Mebirouk-Boudechiche et al (2014), indiquent que la composition chimique du feuillage des plantes fourragères présente des variations entre espèces, ceci peut être dû, en grande partie, à des facteurs génétiques car l’accumulation des nutriments dans les plantes est une propriété spécifique qui varie selon les espèces et les genres. Par ailleurs, la variation entre les deux arbustes étudiés est conforme aux recherches menées en zone de parcours forestier Méditerranéen, tropicale et Sud-Africain (Kokten et al 2012 ; González-Pech et al 2015; Mebirouk-Boudechiche et al 2015; Fomum et al 2015; Manousidis et al 2018 ; Chebli et al 2022).
La valeur fourragère du feuillage des arbustes étudiés varie de 0,78 UFL/kg MS et 0,61 UFV/kg MS pour Pistacia lentiscus et de 0,98 UFL/ kg MS et 0,86 UFV/kg MS pour Calycotum spinosa. Ces résultats sont supérieurs à ceux rapportés par Mebirouk-Boudechiche et al (2015) dans la subéraie de l’est Algérien ; Chebli et al (2016) au Maroc pour Calicotome villosa avec 0,73 UFL et 0,52 UFV par kg MS., 0,53 UFL et 0,42 UFV pour Pistacia lentiscus, mais inférieurs en comparaison à Pistacia atlantica est de 0,90 UFL et de 0,82 UFV/Kg de MS (Boubekeur et al 2017). Les valeurs fourragères obtenues sont intéressantes et donc permettent l’exploitation efficace des feuilles et rameaux par les caprins comme sources énergétiques en période de soudure. En effet, les valeurs UFL et UFV obtenues sont comparables aux fourrages naturels herbacés en région aride Algérienne (Bouallala et al 2013 ; Zirmi-Zembri et Kadi 2016). En général, les caprins tolèrent le goût amer de certaines plantes arbustives qui contiennent des alcaloïdes et des tanins, et ils sont moins sensibles à leur toxicité, les jeunes pousses sont plus appréciées notamment pour les chevreaux. (Chebli et al 2021a ; Chebli et al 2022b).
Tableau 5. Composition chimique et valeur nutritive des espèces |
|||
Parametres |
Pistacia lentiscus |
Calycotome spinosa |
|
MS (%) |
51,1±4,54 a |
27,3±2,47 b |
|
MM (% de la MS) |
5,28±0,48 b |
6,84±0,65a |
|
MAT (% de la MS) |
7,65± 0,68b |
22,8±2,1a |
|
MG (% de la MS) |
3,6±0,34 a |
2,8±0,26 a |
|
CB (% de la MS) |
26,3±23,4 a |
19,3±17,4 b |
|
valeurs énergétiques (par kg de MS) |
|||
UFL |
0,78 b |
0,98a |
|
UFV |
0,61b |
0,86 a |
|
valeurs azotées (g/kg de MS) |
|||
PDIA |
17 b |
51 a |
|
PDIE |
39 b |
128 a |
|
PDIN |
57 b |
177 a |
|
UFL: Unité Fourragère Lait ; UFV: Unité Fourragère Viande ; PDIA: Protéines Digestibles dans l’Intestin grêle provenant de l'Aliment ; PDIE: Protéines Digestibles dans l’Intestin grêle permises par l’énergie (E) apportée par l’aliment ; PDIN: Protéines Digestibles dans l’Intestin grêle permises par l’azote (N) apporté par l’aliment Sur une même ligne, les valeurs portant une lettre différente sont comparables au seuil de 5%. |
La valeur azotée de Pistacia lentiscus est de 17 g/Kg MS protéines digestibles dans l’intestin d’origine alimentaire (PDIA), elle est significativement inférieure à celle de Calycotum spinosa qui est de 51 g/kg de MS (Tableau 5). La même tendance a été enregistrée pour le PDIN, avec une supériorité pour Calycotum spinosa avec 177 g/kg MS. Les résultats obtenus pour pistacia atlantica sont supérieurs à ceux obtenus pour Pistacia lentiscus (Boubeker et al 2017). Les deux arbustes fourragers sont plus riches en PDIN comparativement au PDIA. En effet, la valeur de PDIN est positivement corrélée à la teneur en MAT d’une espèce. La valeur PDIN de Calycotum spinosa peut être utilisée comme source d’azote aux ruminants, pendant les périodes de sécheresse. En outre pour les deux espèces, la valeur PDIA est inférieure à celle de PDIN. D’une manière générale la valeur nutritive d’un fourrage est généralement jugée par sa valeur en nutritive, la digestibilité de l’énergie, de l’azote et les facteurs antinutritionnels comme la lignine et les composés phénoliques qui limitent la consommation et la digestibilité de ces arbustes. Les résultats obtenus sur la qualité nutritionnelle et technologique de la viande des chevreaux alimentés par un niveau modéré de tanin condensé de pulpe de caroube sont fortement intéressantes due à la minimisation des pertes d'ammoniac de azote dans l'urine qui résultent de la réduction de la dégradation des acides aminés avec la présence de quantités modérées de tanins (Ayadi et al 2013).
Actuellement, les systèmes de productions animales doivent s’orienter vers le respect de l’environnement et incite à l’utilisation de ressources naturelles locales dans l’alimentation des ruminants. Rira (2019), indique la naissance à l’échelle mondiale durant les dernières décennies d’une volonté croissante de développement écologique avec comme motivation la protection et la préservation de l’environnement, notamment la limitation du réchauffement climatique. Ainsi, la recherche d'alternatives efficaces et durables, y compris l'utilisation de plantes bioactives, soit comme nutraceutiques, phytothérapeutiques ou pharmacologiques vétérinaires pour l'amélioration de la nutrition, de la santé et de la qualité des produits animaux est d’une grande nécessité.
Les régions arides et semi-arides, caractérisées par des fortes températures et de faibles précipitations, se distinguent par leur couvert végétal de faible valeur nutritive due, principalement, à l’accumulation des métabolites secondaires. En effet, les arbustes fourragers sont caractérisés par la présence de tannins hydrosolubles et condensés ayant des propriétés intéressantes pour la nutrition et la santé animale (absence de météorisation, propriétés antiparasitaires, activité anti méthanogène) et offrent des perspectives pour un développement durable des productions animales en terme de diminution des rejets animaux et des gaz a effet serre particulièrement le méthane. Les résultats de l’utilisation des feuilles et des gousses d’Acacia nilotica riches en tanins en zone tropicale entraine la réduction de la production de CH4 dans le rumen (Rira et al 2019. Cependant, la quantité totale de tanins hydrolysables et condensés contenus dans une plante régit l'interaction avec les microbes du rumen affectant la dégradabilité et la fermentation (Rira et al 2022). En plus parmi les nombreuses propriétés des tanins d’arbustes fourragers, deux se distinguent, la protection contre les parasites gastro-intestinaux (propriétés anthelminthiques) et l’amélioration de la digestion chez les ruminants. En raison de leurs propriétés anthelminthiques, les tanins réduisent la capacité de ponte des parasites internes, ce qui diminue le développement de larves infectieuses et la charge parasitaire globale. Les tanins seraient ainsi une solution de rechange valable aux vermifuges pour maîtriser écologiquement le parasitisme dans une approche de gestion intégrée. Les résultats de recherche chez les petits ruminants indiquent que l’utilisation de ration alimentaire riche en tanins avec une proportion élevée chez les chèvres en lactation entraine une nette amélioration significative de la composition du lait en acides gras désirables (Ayadi et al 2012 ; Makkar 2003 ; Min et al 2003 ; Ramirez-Restrepo and Barry 2005). Toutefois, cette amélioration s’accompagne avec une diminution du lait produit suite à une importante diminution de l’activité microbienne et de la digestion des acides amines au niveau de l’intestin. Pour palier aux effets néfastes des tanins, des phénomènes adaptatifs ont été observés chez les ruminants consommant des fourrages riches en tanins. Plusieurs procédés d’inactivations des tanins ont été mis au point, soit par l’administration de polyéthylène glycol soit par des traitements chimiques des sources de tanins.
Le polyéthylène glycol (PEG) est un polymère qui a la propriété de fixer les tannins et ainsi, de les inactiver (Rogosic et al., 2008). L’utilisation de PEG peut atténuer les effets antinutritionnels des tanins condenses du feuillage de Pistacia lentiscus L, ce qui pourrait améliorer les performances zootechniques des chèvres sarda (Decandia et al 2000). Pour les chèvres laitières au Maroc la désactivation des tanins condenses par le PEG à augmenter le rendement laitier sans pour autant affecter la teneur du lait en matières grasses et protéines. Dans les conditions ou l’on peut craindre la présence de tanins condenses, il est impératif de ne pas dépasser la dose de 20 g de PEG/j/chèvre (Ayadi et al 2016). Des résultats similaires ont été rapportés par (Landau et al 2002; Atti et al 2003; Waghorn, 2008) chez des ruminants consommant des plantes riches en tanins condensés avec PEG entrainant une augmentation de la production de lait ou de gain de poids. Selon, Waghorn, (2008), l’administration de PEG a induit une restauration voire une augmentation des niveaux d’ingestion de plantes riches en tanins.
Sur le plan de la santé animale, la recommandation d'utilisation des plantes et de leurs produits bioactifs comme sources de métabolites secondaires d'intérêt vétérinaire pour contrôler le parasitisme animale. Selon Charlier et al (2018) les infections parasitaires par les nématodes gastro-intestinaux (Haemonchus contortus , Teladorsagia circumcincta, Trichostrongylus spp et Nematodirus spp) représentent une perte économique importante pour les systèmes d’élevage de ruminants dans le monde entier. Certaines études in vivo et in vitro sur les effets anthelminthiques des plantes riches en tanins comme Pistacia lentiscus Azizeh et al 2013, Oliveira Santos et al 2019 Liu et al 2020, Oliveira et al 2021, indiquent l’effet bénéfique des tanins pour lutter contre le parasitisme gastro-intestinale des ruminants. En effet, la consommation modérée de plantes riches en tanins condensés a été associée à des effets bénéfiques sur la santé des ruminants (Waghorn and Mc Nabb 2003 ; Min et al 2003; Ramírez-Restrepo and Barry 2005). La richesse des différentes parties de pistacia lentiscus en polyphénols et en flavonoïdes lui confère l’activité d’antioxydant et cela par le piégeage direct des ERO (espèces Réactive de l’oxygène, l’inhibition des enzymes génératrices d’ERO, la chélation des ions de métaux de transition, responsables de la production des ERO et l’induction de la biosynthèse d’enzymes antioxydantes (Atmani et al 2009 ; Bozorgi et al 2013). Les extraits des feuilles de Pistacia lentiscus ont une puissante activité antiradicalaire et antioxydante (Arab et al, 2014 ; Krimat et al, 2014 ; Hemma et al 2018).
Le surpâturage est lié à la notion de charge et de surcharge. Il y a surpâturage lorsqu’il y a prélèvement sur une végétation donnée d’une quantité de fourrage supérieure à la production annuelle. L’intensité du surpâturage est donc proportionnelle à la différence entre la quantité prélevée et l’accroissement annuel de biomasse fourragère. Cette différence s’annule lorsqu’on atteint la charge d’équilibre. L’évaluation du bilan est basée sur le calcul des productions fourragères des deux espèces et sur le temps de séjour du cheptel au sein de l’espace forestier qui est de 240 jours par an. Les besoins alimentaires annuels d'une unité caprine sont de 300 unités fourragères (Benabdeli 1996). La proportion de nourriture prélevée directement par le bétail sur la végétation arbustive naturelle pendant la période de parcours (240 jours) est de l'ordre de 200 UF (300 UF / 365 J * 240 J = 200 UF). En se basant sur la production accessible et les valeurs d’unités fourragères de Pistacia lentiscus et Calycotome spinosa (Tableau 4 et 5), la charge d’équilibre est de l’ordre 1,46. Par ailleurs, le taux de surpâturage calculé est de l’ordre de 96 %, indiquant une disproportion inquiétante entre les possibilités pastorales dans la subéraie et la charge réelle à laquelle elle est soumise. En effet, cette situation entrave une saine gestion de la subéraie et constitue un frein à l'amélioration et au développement durable de l’espace forestier en zone semi aride. Toutefois, des recherches complémentaires sur l’aspect du comportement alimentaire des caprins sur parcours forestier sont nécessaires, afin de déceler l’impact de la diversification du bol alimentaire pour atténuer les effets néfastes à la consommation de grandes quantités de ligneux riches en tanins et de choisir la complémentation adéquate à la ration distribuée. En plus, des essais arborant l'impact des tanins condensés sur la productivité et la qualité de la viande caprine doivent être réalisés pour déterminer l’utilisation optimale des ressources alimentaires riches en polyphénols, afin de préserver l'efficacité de la digestibilité des aliments et en même temps la qualité des produits animaux.
Cette contribution est une évaluation des potentialités fourragères de certains arbustes autochtones en zone semi aride, afin de résoudre le déficit fourrager en Algérie et la préservation de la subéraie Nord ouest Algérien. Les arbustes fourragers constituent des réserves alimentaires importantes utilisables par les petits ruminants autochtones comme les caprins adaptés aux facteurs antinutritionnels. Ces ressources fourragères ont un rôle important dans la compensation des déficits fourragers pendant les périodes de soudure en zone semi aride en permettant d’atténuer les effets néfastes du déficit pluviométrique. Les résultats de la valeur nutritive ont révélé que les teneurs en matières azotées totales des espèces Pistacia lentiscus (7,65 %) et Calycotum spinosa (22,8 %) sont assez intéressantes. Les valeurs énergétiques et azotées des deux espèces sont assez importantes notamment celles de Calycotum spinosa. L’utilisation de la biomasse de ces deux espèces dans l’alimentation des ruminants constitue une alternative alimentaire intéressante. En effet, les valeurs azotées et énergétiques de biomasse accessible peuvent couvrir les besoins des petits ruminants pendant une période longue de l’année et surtout en période de soudure. L’évaluation de la composition chimique et la prédiction de la valeur fourragère a montré que ces arbustes conventionnels constitue une ressource locale en région forestière semi aride de l’Algérie qui peut soutenir la couverture des besoins nutritifs du caprin local conduit dans un système de production extensif. Toutefois des travaux de recherche supplémentaires en termes de l’influence des arbustes sur les aptitudes fermentaires chez les petits ruminants sont nécessaires afin de renforcer la base de données sur la production primaire accessible et la valeur nutritive d’arbustes fourragers broutés par le caprin sur parcours de la subéraie, de même la caractérisation des métabolites secondaires qui sont considérées comme des éléments antinutritionnels des arbustes fourragers.
Nous remercions sincèrement la direction des forêts et des services agricoles de la Wilaya de Mascara pour leurs contributions au cours du travail de prospection et d’enquête de terrain.
Abdelkebir T, Ferchichi A, Belghazi B, Ezzahiri M 2004 Elaboration de tarifs biomasse et évaluation de la production fourragère et ligneuse d'Acacia saligna en Tunisie aride. In : Ferchichi A. (comp.), Ferchichi A. (collab.). Réhabilitation des pâturages et des parcours en milieux méditerranéens. Zaragoza : CIHEAM, 2004. p. 331-335 (Cahiers Options Méditerranéennes; n. 62)
Andrieu J et Weiss P H 1981 Prévision de la digestibilité et de la valeur énergétique de fourrages verts de graminées et de légumineuses. In : INRA publications (ed) : prévision de la valeur nutritive des aliments des ruminants. Andrieu J., Demarquilly C., Wegat-Litre E, Paris: 61-79.
AOAC 1975 Officials Methods of Analysis,12 th ed. Association Chemists, Washington, D.C: 295p.
Atmani D, Chaher N, Berboucha M, Ayouni k, Loumis H and Boudaoud H 2009 Antioxidant capacity and phenol content of selected Algerian medicinal plants, Food Chemistry,112(2), p.303-309.
Atti N, Ben Salem H and Priolo A 2003 Effects of polyethylene glycol in concentrate or feed blocks on carcass composition and offal weight of Barbarine lambs fed Acacia cyanophylla Lindl. Foliage Anim. Res. 52, 363-375.
Azim A, Ghazanfar S, Latif A and Nadeem M A 2011 Nutritional Evaluation of Some Top Fodder Tree Leaves and Shrubs of District Chakwal, Pakistan in Relation to Ruminants Requirements. Pak. J. Nutr. 10, 54–59.
Arab K, Bouchenak O et Yahiaoui K 2014 Etude phytochimique et evaluation de l’activite antimicrobienne et antioxydante de l’huile essentielle et des composes phenoliques du Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus L.). Journal of Fundamental and Applied Sciences, 6(1) :79-93
Ayadi M, Arakrak A, El Otman i S, Ibarh im Hassan Abdalla I et Keli A 2016 Effet du polyéthylène glycol sur la production et la qualité du lait de la chèvre recevant un concentré riche en tanins condensés. CIHEAM, 2 01 6. p. 531 -536 (Option s Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéen s; n.115).
Ayadi M, Arakrak A, Chriyaa A, Chentouf M and Bouassab A 2013 Effect of carob pulp on growing performances, nutritional, and technological quality of meat and perirenal fat from goat. In : Ben Salem H. (ed.), López-Francos A. (ed.). Feeding and management strategies to improve livestock productivity, welfare and product quality under climate change. Zaragoza : CIHEAM / INRAT / OEP /IRESA / FAO, 2013. p. 195-200 (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n.107).
Ayadi M, Arakrak A, Chriyaa A and Chentouf M 2012 Effect of feeding condensed tannins in carob pulp, on milk yield, fatty acids and physico-chemical composition of goat milk. XIth International conference on goats. 24-27 September, Gran Canaria, Spain.
Azaizeh H, Halahleh F, Abbas N, Markovics A, Muklada H and Ungar E D, Landau S Y 2013 Polyphenols from Pistacia lentiscus and Phillyrea latifolia impair the exsheathment of gastro-intestinal nematode larvae, Veterinary Parasitology, Volume 191, Issues 1–2, 2013, Pages 44-50, ISSN 0304-4017, https://doi.org/10.1016/j.vetpar.2012.08.016.
Babayemi O J, Demeyer D and Fievez V 2004 Nutritive value and qualitative assessment of secondary compounds in seeds of eight tropical browse, shrub and pulse legumes. Commun. Agric. Appl. Biol. Sci. 69, 103–110.
Bakkali M, Qarro M, Diouri L, Barbero et M Bourbouze A 2000 Phytomasse aérienne du cytise de Battandier (Argyrocytisus battandieri Maire) dans le Moyen Atlas marocain. Fourrages, 162, 169-179.
Benabdeli K 1996 Aspects physionomico-structural et dynamique des écosystèmes forestiers face à la pression anthropozoogène dans les monts de Tlemcen et des monts de Dhaya (Algérie septentrionale).Thèse Doct. Etat. 356 p + annexes.
Benaissa H et Benabdeli K 2019 Evaluation de l’impact du parcours sur la végétation du Parc national de Tlemcen (Algérie nord-occidentale) Geo-Eco-Trop., 43, 1 : 129-136
Bencherchali M et Houmani M 2017 Valorisation d’un fourrage de graminées spontanées dans l’alimentation des ruminants. Revue Agrobiologia 7(1) :346-354
Belgherbi, B et Benabdeli, K 2015 Quelle stratégie pour la préservation des formations de Quercus suber (Chêne liège) en Algérie occidentale tellienne ? Geo-Eco-Trop., 39, 1: 87-100
Bouallala M, Chehma A et Hamel F 2013 Evaluation de la valeur nutritive de quelques plantes herbacées broutées par le dromadaire dans le Sahara Nord-occidental Algérien. Lebanese science journal, vol.14, N°1. www.cnrs.edu.lb/info/LSJ2013/No1/bouallala.pdf
Boubekeur S, Mefti Korteby H et Houmani M 2017 Prédiction de la valeur alimentaire du pistacia atlantica desf. et de l’acacia farnesiana (L.) WILLD. Revue Agrobiologia (2017) 7(2): 603-609 www.agrobiologia.net
Bozorgi M, Memariani Z, Mobli M, Surmagh M H S, Shams-Ardekani M R and Rahimi R 2013 Five Pistacia species (P. vera, P. atlantica, P. terebinthus, P. khinjuk, and P. lentiscus): A review of their traditional uses, phytochemistry, and pharmacology; Scientific world journal, 2013, p.33.
Chaibou M, Faye B, Ali M et Vias G 2012 Evaluation du potentiel fourrager aérien du bassin laitier d’Agadez au Niger en Afrique de l’Ouest, Bull. Rech. Agron. Bénin (BRAB), 71, 1-12.
Charlier J, Thamsborg S M, Bartley D J, Skuce P J, Kenyon F, Geurden T et al 2018 Mind the gaps in research on the control of gastrointestinal nematodes of farmed ruminants and pigs. Transboundary and Emerging Diseases , 65,217-234. doi: 10.1111/tbed.12707
Cappellozza B (2013). Protein Nutrition for Cattle, in: Beef Cattle Library. Beef Cattle Library, Oregon State University, pp. 1–4.
Chebli Y, El Otmani S, Hornick J L, Keli A, Bindelle J, Chentouf M et Cabaraux J F 2022a Utilisation de colliers GPS et de capteurs pour étudier le comportement de pâturage et le bilan énergétique des chèvres broutant dans un parcours forestier méditerranéen. Capteurs, 22, 781.
Chebli Y, El Otmani S, Chentouf M, Hornick J L et Cabaraux J F 2021a Variations temporelles de la composition chimique, de la digestibilité in vitro et de l'énergie métabolisable des espèces végétales broutées par les chèvres dans les parcours forestiers du sud de la Méditerranée. Animaux 11,1441.
Chebli Y, Boulaich H, Chentouf M and El Otmani S 2022 Seasonal feeding behavior of goat kids browsing in Mediterranean forest rangeland of Bouhachem Natural Park, Northern Morocco. Livestock Research for Rural Development. Volume 34, Article#107. Retrieved February 3, 2023, from http://www.lrrd.org/lrrd34/12/34107cheb.html
Chebli Y, Boulaich H, Chentouf et El Otmani S 2022 La composition chimique des espèces pastorales broutées par les caprins au niveau d’un parcours forestier du Parc Naturel de Bouhachem AFRIMED AJ –Al Awamia (136). p. 113-128.
Chebli Y, El Otmani S, Chentouf M, Hornick J L, Bindelle J et Cabaraux J F 2020 Foraging behavior of goats browsing in southern Mediterranean forest rangeland. Animals. Vol.10. 196.
Chebli Y, El Otmani S, Hilal B, Cabaraux J F et Chentouf M 2020 . Production pastorale et laitière au niveau d’un élevage extensif au nord du Maroc. In: Napoléone M. (ed.), Ben Salem H. (ed.), Boutonnet J.P. (ed.), López-Francos A. (ed.), Gabiña D. (ed.).The value chains of Mediterranean sheep and goat products. Organisation of the industry marketing strategies feeding and production systems. Zaragoza : CIHEAM, 2016. p. 649-653 (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 115)
Chebli Y, Chentouf M, Hornick J L et Cabaraux J F 2019 Comportement au pâturage des chèvres dans les montagnes du rif marocain par l’utilisation de nouvelles techniques. In : Ruiz R. (ed.), López-Francos A. (ed.), López Marco L. (ed.). Innovation for sustainability in sheep and goats. Zaragoza : CIHEAM, 2019. p. 337-340 (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 123)
Chebli Y, Chentouf M, Ozer P, Hornick J L et Cabaraux J F 2018 Forest and silvopastoral cover changes and its drivers in northern Morocco. Applied Geography. Vol. 101. p. 23–35.
Cheema U B, Sultan J I, Javaid A, Akhtar P, Shahid M 2011 Chemical composition mineral profile and in situ digestion kinetics of fodder leaves of four native trees. Pak J Bot 43, 397–404.
Chekikene A H, Souames S, Meklati F, Idres T, Benhenia K et Lamara A 2021 Les chèvres locales algériennes : Etat des lieux de leur élevage et de leur caractérisation morphogénétique. Livestock Research for Rural Development. Volume 33, Article #59. Retrieved January 10, 2023, from http://www.lrrd.org/lrrd33/4/3359a.lama.html
Cherfia R, Kara Ali M, Talhi I, Benaissa A and Kacem Chaouche N 2017 Phytochemical analysis, antioxidant and antimicrobial activities of leaves and flowers ethyl acetate and nbutanol fractions from an Algerian endemic plant Calycotome spinosa (L.) Link. Journal of Pharmacognosy and Phytotherapy, Vol. 9(12), pp. 185-196. DOI: 10.5897/JPP2017.0471
Decandia M, Sitzia M, Cabiddu A, Kababya D Molle G 2000 The use of polyethylene glycol to reduce the anti-nutritional effects of tannins in goats fed woody species. Small Rum. Res. 38, 157-164.
Etienne M 1989 «Non destructive methods for evaluating shrub biomass: a review». Acta Oecologica Oecol Applic. 10: 115-128.
Fomum S W, Scogings P F, Dziba L et Nsahlai I V 2015 Seasonal variations in diet selection of Nguni goats: Effects of physical and chemical traits of browse. African Journal of Range & Forage Science. Vol. 32. p. 193–201.
Gauquelin T, Michon G, Joffre R, Duponnois R, Genin D et al 2018 Mediterranean forests, land use and climate change : a social-ecological perspective. Regional Environmental Change,18 (3), pp.623-636. ff10.1007/s10113-016-0994-3ff. ffhal-01594954f
González-Pech P G, de Jesús Torres-Acosta J F, Sandoval-Castro C A et TunGarrido J 2015 Feeding behavior of sheep and goats in a deciduous tropical forest during the dry season: The same menu consumed differently. Small Ruminant Research. Vol. 133. p. 128–134.
Guerin H, Richard D, Lefevre P, Friot D et Mbaye N 1989 Prévision de la valeur nutritive des fourrages ingérés sur parcours naturels par les ruminants domestiques sahéliens et soudaniens. Actes du XVIème Congrès International des Herbages, Nice, France, Vol 2 : 879-880
Hemma R, Belhadj S, Ouahchia C et Saidi F 2018 Antioxidant activity of pistacia lentiscus methanolic extracts. Revue Agrobiologia (2018) 8(1): 845-852. Revue Agrobiologia www.agrobiologia.net
Honvou S H S, Aboh A B, Teka O, Gandonou C, Oumorou M, Mensah G A et Sinsin B 2018 Composition floristique et potentiel fourrager des principaux ligneux des parcours d’accueil des transhumants dans la Vallée de l’Ouémé en zone guinéo-soudanienne du Bénin. J. Appl. Biosci. https://dx.doi.org/10.4314/jab.v131i1.2
Houmey V K, Sarr O, Bakhoum A, Diatta S et Akpo L E 2012 Estimation de la production fourragère d’un ligneux sahélien, Maerua Crassifolia Forsk”, J. Applied Biosci., 59, 4349–4357.
Jarrige R 1988 Alimentation des bovins, ovins et caprins ; Ed. INRA, Paris 471.
Jarrige R 1980 Chemical method for predicting the energy and protein value of forager. Ann. Zootech., 29 : 299-323.
Kokten K, Kaplarn M, Bhattiprolu R, Saruhan V et Çinar S 2012 Nutritive value of Mediterranean shrubs. Journal of Animal and Plant Sciences. Vol 22. p. 188–194.
Krimat S, Dob T, Lamari L, Boumeridja S, Chelghoum C and Metidji H 2014 Antioxidant and antimicrobial activities of selected medicinal plants from Algeria. Journal of Coastal Life Medicine,2, P.478-483
Lancellotti, E et Franceschini A 2012 Ectomycorrhizal fungal communities in Quercus suber ecosystems M. Hafidi, R. Duponnois (Eds.), The mycorrhizal symbiosis in Mediterranean environment: importance in ecosystem stability and in soil rehabilitation strategies, Nova Science Publishers, Marrakech, Maroc (2012), pp. 71-85.
Landau S Y, Perevolotsky A, Kababya D, Silanikove N, Nitzan R, Baram H and Provenza F D 2002 Polyethylene-glycol increases the intake of tannin-rich Mediterranean browse by ranging goats. J. Range Manage. 55, 598–603.
Landau S, Azaizeh H, Muklada H, Glasser T, Ungar E D, Baram H, Abbas N and Markovics A 2010 Anthelmintic activity of Pistacia lentiscus foliage in two Middle Eastern breeds of goats differing in their propensity to consume tannin-rich browse. Vet. Parasitol. 173, 280–286.
Liu M, Panda S K and Luyten W 2020 Plant-based natural products for the discovery and development of novel anthelmintics against nematodes. Biomolecules 10(3), 426. https://doi.org/10.3390/biom10030426
Makkar H P S 2003 Effects and fate of tannins in ruminant animals, adaptation to tannins, and strategies to overcome detrimental effects of feeding tannin-rich feeds. Small Rumin. Res., 49, p. 241-256.
Manousidis T, Parissi Z M, Kyriazopoulos A P, Malesios C, Koutroubas S D et Abas Z 2018 Relationships among nutritive value of selected forages, diet composition and milk quality in goats grazing in a Mediterranean woody rangeland. Livestock Sciences. Vol. 218. p. 8–19.
Mebirouk-Boudechiche L, Cherif M, Boudechiche L et Sammar F 2014 Teneurs en composés primaires et secondaires des feuilles d’arbustes fourragers de la région humide d’Algérie. Revue Méd. Vét., 2014, 165, 11-12, 344-352
Mebirouk-Boudechiche, L, Cherif M, Abidi S et Bouzouraa I 2015 Composition chimique et facteurs antinutritionnels de quelques feuilles de ligneux fourragers des zones humides du nord-est de l’Algérie, Fourrages, 224, 321-328.
Mebirouk-Boudechiche L, Abidi S, Rezkallah W et Matallah S 2017 Quantités ingérées et comportement alimentaire des caprins sur un parcours forestier du nord-est algérien», Fourrages, 229, 91-95.
Miller B A and Lu C D 2019. Current status of global dairy goat production: an overview. Asian Australasian journal of animal sciences 32, 1219-1232. doi : 10.5713/ajas.19.0253
Min B R, Barry T N, Attwood G T and McNabb W C 2003 The effect of condensed tannins on the nutrition and health of ruminants fed fresh temperate forages: A review. Anim. Feed Sci. Technol., 106, p. 3-19.
Morrisson I.M 1976 New laboratory methods for predicting what the nutritive value of forage crops. World Rev Animal Prod., 12 : 75-80.
Oliveira Santos F, Ponce Morais Cerqueira A, Branco A, José Moreira Batatinha M, & Borges Botura M 2019 Anthelmintic activity of plants against gastrointestinal nematodes of goats: A review. Parasitology, 146(10), 1233-1246. doi:10.1017/S0031182019000672
Ramírez-Restrepo C A and Barry T N 2005 Alternative temperate forages containing secondary compounds for improving sustainable productivity in grazing ruminants. Anim Feed Sci. Technol., 120, p. 179-201.
Rira M 2019 Les tanins hydrolysables et condensés : une piste pour la réduction de la production du méthane entérique par les ruminants en milieu tropical. Agronomie. Thèse Université Clermont Auvergne 2019. Français. ffNNT : 2019CLFAC065ff. fftel-02861917f
Rira M, Morgavi D P, Genestoux L, Djibiri S, Sekhri I and Doreau M 2019 Methanogenic potential of tropical feeds rich in hydrolysable tannins. Journal of Animal Science, 97, 2700-2710.
Rira M, Morgavi D P, Popova M Maxin G and Doreau M 2022 Microbial colonisation of tannin-rich tropical plants: Interplay between degradability, methane production and tannin disappearance in the rumen. Animal. 2022 Aug;16(8):100589. doi: 10.1016/j.animal.2022.100589. Epub 2022 Jul 12. PMID: 35839617.
Preston T R and Gomez M E 2018 Goat production integrated with agroforestry systems; a strategy to reduce the impact of livestock on global warming. Livestock Research for Rural Development. Volume 30, Article #177. Retrieved January 16, 2023, from http://www.lrrd.org/lrrd30/10/prest30177.html
Rahim I, Sultan J I, Sharif M and Bilal M Q 2013. Chemical composition, mineral profile, palatabiltiy and in vitro digestibility of shrubs. JAPS J. Anim. Plant Sci. 23, 45–49.
Rogosic J, Estell R E, Ivankovic S, Kezic J et Razov J 2008 Potential mechanisms to increase shrub intake and performance of small ruminants in mediterranean shrubby ecosystems. Small Rum. Res. 74 (1-3), 1-15.
Schmidek A, Takahashi R De Medeiros A and De Resende K 2000 Bromatological Composition and Degradation rate of Mulberry in Goats. Presented at the FAO Electronic Conference on Mulberry for Animal Production (Morus1-L).
Selmi H, Abdelwahed Z, Amraoui M et Rouissi H 2013 Composition chimique, valeur alimentaire et digestibilité de quelques arbustes fourragers du Nord Tunisien. Rencontres Autour Rech. Sur Rumin.
Van Soest P 1994 Nutritional ecology of the ruminant. 2nd edition Cornell University Press Ithaca NY.
Waghorn G C 2008 Beneficial and detrimental effects of dietary condensed tannins for sustainable sheep and goat production. Progress and challenges Anim. Feed Sci.Technol., 147, 116-139.
Zirmi-Zembri N et Kadi S A 2016 Valeur nutritive des principales ressources fourragères utilisées en Algérie. 1- Les fourrages naturels herbacés. Livestock Research for Rural Development. Volume 28, Article #145. Retrieved January 16, 2023, from http://www.lrrd.org/lrrd28/8/zemb28145.html