Livestock Research for Rural Development 34 (1) 2022 | LRRD Search | LRRD Misssion | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Les parcours steppiques en Algérie connaissent une importante dégradation à cause de la pression humaine et animale. Cette dégradation se manifeste au niveau de la réduction du couvert végétal et de la disparition d’espèces d’intérêt pastorales, ce qui affecte la productivité des systèmes pastoraux et par conséquence, aggrave le niveau de pauvreté des populations rurales. Les résultats obtenus montrent que la plantation pastorale a un impact positif à travers l'augmentation tant quantitative que qualitative (richesse floristique, recouvrement globale, phytomasse et productivité pastorale) des parcours aménagés (PA) par rapport aux parcours libre non aménagés (PNA). L’étude floristique souligne une diversité floristique avec 51 espèces regroupant 17 vivaces et 34 éphémères. Du point de vue biodiversité, on note la remontée des espèces indicatrice de la dégradation dans le parcours non aménagés suite à l’éradication des espèces palatables. L’étude des attributs vitaux montre une évolution progressive du recouvrement au niveau des parcours aménagés se traduisant par une phytomasse et une productivité pastorale appréciable de l’ordre de 298 kg MS/ha et 121,7 UF/ha respectivement. Cette situation supporte une charge animale de l’ordre de 2,6 ha par unité ovine. Il en ressort que les parcours libres sans aménagement sont surexploités et tendent vers un état de dégradation très sévère du biotope steppique. La restauration et la réhabilitation des parcours par des actions de plantation fourragère pastorale renforcée par des mises en défens représentent l’issue idéale pour cet écosystème fragile.
Mot clés : Algérie, aménagement, parcours, plantation, productivité
The steppe rangelands in Algeria are experiencing significant degradation due to human and animal pressure. This degradation is manifested in the reduction of plant cover and the disappearance of species of pastoral interest, which affects the productivity of pastoral systems and consequently, worsens the poverty level of rural populations. The results obtained show that pastoral planting has a positive impact through the quantitative and qualitative increase (floristic richness, overall cover, phytomass and pastoral productivity) of managed rangelands (PA) compared to unmanaged open rangelands (PNA). The floristic study highlights a floristic diversity with 51 species including 17 perennials and 34 ephemerals. From a biodiversity point of view, we note the rise of species indicative of degradation in the undeveloped rangeland following the eradication of palatable species. The study of vital attributes shows a progressive evolution of the cover in the managed rangelands, resulting in an appreciable phytomass and pastoral productivity of about 298 kg DM/ha and 121.7 FMU/ha respectively. This situation supports an animal load of about 2.6 ha per sheep unit. It emerges that the free rangelands without development are overexploited and tend towards a state of very severe degradation of the steppe biotope. The restoration and rehabilitation of rangelands by pastoral forage planting actions reinforced by the setting of defenses represent the ideal outcome for this fragile ecosystem.
Key words: Algeria, development, rangelands, planting, productivity
Les steppes algériennes sont situées entre l’Atlas tellien au nord et le Sahara au sud et s’étendent sur une superficie de l’ordre de 20 millions d’hectare. Elles sont délimitées au nord par l’isohyète 400 mm et au sud, par l’isohyète 100 mm qui constitue la limite méridionale de l’extension de l’alfa (Stipa tenacissima). Cet espace géographique est à dominance pastorale et il s’y développe un élevage extensif estimé à plus de 17 millions de têtes d’ovins Hadbaoui et al (2020). Cet ensemble appartient à l’étage bioclimatique aride à variante fraiche avec des amplitudes thermiques assez grandes atteignant 34°C pour l’amplitude des extrêmes (la température minimale moyenne du mois le plus froid est de - 4°C, la température moyenne maximale du mois le plus chaud atteint 38°C. L’état de dégradation actuel de ces parcours est considéré comme étant la conséquence d’une exploitation abusive (mise en culture et surpâturage) accentuée par la sévérité du climat (sécheresse), ce qui fait que la capacité de charge de ces parcours ne cesse de diminuer d’une année à l’autre (Yerou et Benabdeli 2013, Boukerker et al 2021).
Toutes les formations végétales steppiques en Algérie sont, depuis plusieurs décennies, confrontées à un problème de dégradation induit par l’effet combiné de facteurs anthropiques (parcours et défrichement) et naturels (diminution des précipitations). Malgré des moyens humains et financiers mobilisés dans la régénération et la protection de cette végétation servant surtout de ressource fourragère, les résultats restent mitigés et révèlent l’inefficacité des approches et méthodes (Benabdeli et al 2008, Yerou 2013). Ce constat a été souligné par plusieurs auteurs (Le Houérou 1985, CNTS, 1989, Nedjraoui 2004, Aidoud 1996, Kacimi 1996, Benabdeli 2000, Hourizi et al 2017, Boukerker et al 2021) qui confirment la régression tant qualitative que quantitative des principales formations végétales de la zone steppique.
Ces terrains de parcours ont été et sont encore très fragilisés par le surpâturage et les aléas climatiques sévères ayant conduit à un écosystème steppique en état de dégradation inquiétant. Des mesures d’urgence s’avèrent nécessaires à mettre en œuvre pour la protection, la conservation, la régénération et la gestion durable de cet espace. Les dégradations sont amplifiées par les modes inappropriés d’exploitation de cet espace soumis à une pression animale avec une charge pastorale dépassant les 6 équivalents ovins au lieu des 0.5 théorique (Benabdeli 2000, Yerou 2013). La mise en œuvre d'un programme de sauvegarde et de restauration de ces régions devrait constituer un objectif majeur pour le pays à moyen et long terme. Il s'agit en effet de réhabiliter ces régions en réconciliant l'homme avec son environnement naturel contre une augmentation démographique et une utilisation inadéquate des ressources naturelles (Boukerker et al 2021). Sur le plan des actions de recherche et développement, des solutions appropriées pour cet espace steppique en situation alarmante doit passer par l’analyse pluridisciplinaire de l’ensemble des composantes et facteurs qui régissent son dynamisme. C’est dans ce cadre que s’insère cette étude pour une évaluation des potentialités des différents parcours dans la région de M’sila, région assez représentative de l’ensemble de la steppe algérienne.
Le but de ce travail est de comparer les potentialités pastorales induites par les différentes techniques d’aménagement et de mise en valeur des terrains de parcours et de faciliter le choix judicieux d’espèces et de techniques, l’inventaire et le dénombrement des espèces caractérisant le milieu. Ainsi que la quantification des ressources naturelles destinées à l’alimentation des animaux, et par la suite la proposition d’une stratégie d’amélioration et de préservation des parcours.
La vocation pastorale de la région de M'sila est très ancienne où l'activité d'élevage constitue encore une source de revenus pour une grande partie de la population locale. Cet écosystème steppique couvre une superficie de 18 175 km2 dont 1 million d'hectares sont réservés aux parcours (Hadbaoui et al 2020), Figure 1.
Le cheptel ovin est de 1,65 million (DSA 2018), la région se caractérise donc par un potentiel considérable pour la viande ovine locale. Selon le rapport du Haut Commissariat au Développement de la steppe (HCDS 2010), l'espace pastoral a subi une très forte dégradation sur 73% de la superficie totale des parcours, suite à une surcharge animale.
Figure 1. Localisation de la zone de M’sila |
L’analyse climatique a été faite en se référant aux données climatologiques de la station météorologique de M’sila pour la période (1988-2014). L’analyse des précipitations révèle que septembre est le mois le plus pluvieux avec 26,13 mm contre le mois de Juillet avec 3,87 mm. Le régime saisonnier est de type A.P.H.E (automne, printemps, hiver et été) avec un maximum à l’automne (69,64 mm) et un minimum en été (20,8 mm). Le taux de variation interannuelle est une caractéristique du climat aride. Les précipitations moyennes annuelles sont de 202,1 mm/an figure 2.
Figure 2. Diagramme ombrothermique de la région de M’sila 1988-2014 |
Figure 3.
Positionnement de la station de M’Sila dans le climagramme d’Emberger durant
la période (1988-2014). Station de M’Sila : P= 202.10 mm M= 39,14 + 273= 312,14 °Km= 3,352 + 273= 276,352 °K |
Sur le plan climatique la région d’étude est caractérisée par un climat méditerranéen à tendance aride avec une saison sèche très longue. Le quotient pluviothermique d’Emberger (1955) « Q2» égal à 19,19 figure 3.
La méthodologique retenue dans cette recherche repose sur l’analyse comparative d’un ensemble d’attributs vitaux entre parcours aménagés et ceux non aménagés situés à proximité ayant à peu près les mêmes conditions édapho-climatiques. L’étude a été réalisée dans deux types de parcours steppique de la région de M’sila, l’un aménagé (PA) et l’autre non aménagé (PNA), durant l’année 2014 et 2015 tableau 1, photos A e B.
Tableau 1. Caractéristiques des stations de la région d’étude M'Sila |
|||
Sites |
Aménagé (PA) |
Non Aménagé (PNA) |
|
Tamzlite |
Dayate El Besbès |
||
Station |
S1-S2 |
S3-S4 |
S5-S6-S7-S8 |
Cordonnées |
35° 38′ 33″ Nord, |
35° 40′ 19″ Nord, |
35°42′20″ Nord
|
Altitude (m) |
622 m |
504 m |
477 m |
Type d’aménagement |
Plantation
|
Plantation
|
les parcours libres à base de
|
Superficie (ha) |
300 |
700 |
|
Type climat selon classification Köppen |
Csa |
Csa |
Csa |
Dans ces parcours steppique aride de l’Algérie orientale, la continentalité et l’altitude élevée créent des conditions de fonctionnement relativement rudes en raison du froid de l’hiver et de la chaleur et la sécheresse de l’été. Sur le plan fonctionnel et spécifiquement dans ces conditions climatiques, les ressources végétales sont divisées en pérennes (arido-actives) qui gardent les organes photosynthétiques en période sèche et les éphémères (arido-passives) qui s’enfoncent en dormance (Les thérophytes, les petites vivaces, herbacées et petites chaméphytes). La nomenclature botanique utilisée est celle de Quézel et Santa (1962-1963).
Le choix des stations a été orienté par deux raisonnements. Le premier, consiste à mettre en évidence les différenciations qui existent entre le parcours PA et PNA et de faire ressortir l’impact de l’aménagement (plantation pastorale à Atriplex canescens) et son efficacité sur les parcours de point de vue qualitative et quantitative. Le deuxième, relative à l’estimation de la productivité pastorale des deux types de parcours.
Photo 1. A parcours libre, B parcours mise en défens plus plantation |
L’évaluation du succès relatif des tentatives de réhabilitation et restauration des écosystèmes et la caractérisation de leur état (de dégradation ou évolution), nécessite l’analyse des attributs vitaux de structure (recouvrement de la végétation, de la richesse floristique, et la phytomasse), ainsi que les attributs vitaux de fonctionnement (le spectre biologique) pour les stations choisies. Le spectre biologique qualifie les différentes formes et architectures végétales en fonction de leur stratégie d’adaptation au milieu où elles vivent (Daget et Godron, 1995). Les espèces recensées ont été renseignées par leur type biologique. Les cinq types biologiques classiques retenus sont : Phanérophytes (Ph), Chaméphytes (Ch), Hémicryptophytes (Hé), Géophytes (Gé) et Thérophytes (Th) la classification de Raunkiaer (1934). L’échantillonnage retenu est de type subjectif, caractérisé par sa simplicité de sa mise en œuvre permettant un choix de communautés plus représentatives et plus homogènes concernant les placettes (Gounot, 1969 et Roselt /OSS, 2008).
La méthode des relevés linéaires adaptée pour l’écosystème steppique est décrite par (Daget et Poissonet 1971, Amghar, 2012 et 2016). La lecture a été faite tous les 10 centimètres le long d’un ruban gradué de 10 mètres tendu au-dessus de la végétation de chaque placette, soit sur 100 points de lecture par placette (Salemkour et al 2016). Chaque relevé linéaire, a permis de mesurer: le taux de recouvrement de la végétation (RG) et la contribution spécifique des espèces (Csi). Le recouvrement de la végétation est un paramètre quantitatif qui permet directement de distinguer les pâturages selon leur état actuel de dégradation.
La contribution d’une espèce i (CSi) , par rapport à la somme des fréquences de l’ensemble des espèces, est assimilée à la probabilité de présence de cette espèce (Daget et Poissonet, 1971, Bouabdallah, 1992). La nomenclature botanique utilisée était celle de Quézel et Santa (1962).
La fréquence spécifique (FSi) : C'est le rapport en (%) du nombre (Ni) de fois où l’espèce (i) est rencontrée par le nombre totale (N) de point de lecture. FSi = Ni/N ×100
La contribution spécifique (Csi ): expression relative de la biomasse, elle est égale au rapport de la fréquence spécifique (FSi) à la somme des fréquences spécifique de toutes les espèces recensées, rapporté à 100. CSi = (FSi/ ∑ FSi) × 100
La phytomasse aérienne de la strate herbacée des espèces pérennes et des arbustes d’un périmètre pastoral est définie comme étant la quantité de végétation (verte ou sèche) sur pied par unité de surface à un instant donné, exprimée en kilogrammes de matière sèche (MS) par hectare. Il s’agit d’une mesure de la productivité des parcours. La méthode d’évaluation retenue était semi-destructive (Aidoud, 1983, Amrani et Chehma 2020). Ce paramètre représente un indicateur important de l’état des ressources pastorales, c’est la teneur en matière sèche qui est mesurée pour chaque carré. Immédiatement après la récolte les échantillons sont pesés, et mis dans une étuve à 105ºC pendant 24 heures. L’échantillon est pesé de nouveau. La phytomasse est exprimée en poids de MS par l'unité de surface. Les états de parcours sont appréciés à travers cinq classes. La valeur 900 Kg de MS/ha est retenue comme limite entre les bons et les mauvais parcours (Djaballah 2008).
La valeur pastorale peut être déduite facilement grâce à l'analyse linéaire de la végétation et aux indices spécifiques. Celle-ci est obtenue en multipliant pour chaque espèce, sa contribution spécifique (CSi) au tapis végétal par son indice de qualité spécifique (ISi) et en additionnant ensuite les résultats obtenus pour l’ensemble des espèces, elle a été calculée par la formule suivante: Vpi = 0.1 *( ∑ CSi * ISi)* RGV/100
où Vpi : Valeur pastorale de la station ; CSi : Contribution spécifique (en%) ;0,1: Coefficient utilisé pour la steppe ; ISi : Indice spécifique ; RGV: Recouvrement global de la végétation en % (Hirche et al 1999, Mallem et al 2017).
L’indice spécifique ou coefficient de valeur : chaque espèce est caractérisée par un indice de qualité spécifique. Cet indice varie d’une échelle de 0 à 10 estimé d’une façon empirique. La valeur minimale (0) indique le refus ou la toxicité et maximale (10) très hautement palatable.
La productivité pastorale: le calcul des valeurs pastorales est qualitatif et ne permet pas d’aboutir à la charge animale d’où la nécessité de corréler les phytomasses calculées aux valeurs pastorales. Pour son calcul nous avons adopté la formule, développée et utilisée dans de nombreux travaux, portant sur la steppe algérienne (Aidoud 1989) :
Pr = 6.74 ×Vp + 14.77 où Pr : Productivité pastorale du faciès en UF/ha/an ; Vp : Valeur pastorale.
La charge animale (CA): représente le nombre d’unité ovine (UO) qu’un parcours est susceptible de nourrir. Elle est souvent rapportée au nombre de tête d’ovin par unité de surface. Elle fait intervenir la production consommable d’un parcours et les besoins d’une UO. CA= Besoin de UO/ Pr productivité pastorale du parcours
Les Besoins de UO sont de l’ordre de 400 UF/an, moyenne estimée pour l’ovin de la steppe algérienne (Aidoud 1989).
Dans chaque parcelle, la moyenne et l’erreur-type pour chaque attribut vital ont été calculées ainsi une comparaison de moyenne sous XLSTAT (2009). Des analyses statistiques, à savoir: l’analyse de variance (ANOVA) en effectuant le test multiple de Fisher pour un seuil de significativité de 5%.
La richesse floristique de la flore des stations a permis de comptabiliser 51 espèces réparties en 16 familles botaniques divisées en 17 espèces vivaces et 34 éphémères. L’ensemble des espèces inventoriées au sein des stations sont indiquées dans le tableau 2.
La répartition du nombre d'espèces végétales par familles botaniques, montre que sur les 16 familles recensées; 07 familles ne sont représentées que par une seule espèce (Cynarées ; Frankeniacées ; Gentianacées ; Malvacées ; Primulacées ; Thyméléacées ; Zygophyllacées) et la familles des Composées présente le nombre le plus élevé avec 15 espèces, suivies par les Graminées avec 08 espèces, les Légumineuses 06 espèces et les Chénopodiacées 04 espèces, les Ombellifères 03 espèces, les autres familles sont moins représentées telles que les Boraginacées; les Caryophyllacées; les Labiées; les Plantaginacées par 02 espèces. Cependant, les familles des Composées et des Graminées, sont les plus dominantes au niveau des toutes les stations étudiées. Il ressort de cette représentation systématique, une diversité de la flore plus importante dans la situation de parcours aménagés comparée à aux parcours non aménagés. La diversification floristique recensée induit par le type d’aménagement sur le plan spatial, est favorable pour les stations de type PA (type aménagé par plantation d’Atriplexe canescens). En effet, la richesse floristique en zone aride dépend essentiellement des espèces annuelles, des conditions du milieu et de la corrélation de l’ensemble de ces variables (climat, sol et exploitation) (Aidoud, 1989, Benaredjet al 2010). Nos résultats sont en accord avec les études floristiques de SelmKour et al. (2013), Boughani (2014) ; Merdas et al. (2017) et Benaradj et al. (2017) et Amrani et chehma, 2020). De sa part, Amghar, (2012-2016) indique une tendance similaire suite à l’introduction de l’espèce Atriplex canescens sur parcours en zone arides Algérienne. Selon Aidoud (1989), la richesse floristique en zone aride dépend essentiellement des espèces annuelles, des conditions du milieu et de l’interaction entre l’ensemble des caractères (climat, édaphique et exploitation). Plusieurs auteurs, (Boumakhleb et Chehma, 2014, Hachmi 2015, Amghar, 2016 ; Merdas et al. 2017 ; Amrani et chehma. 2020) indiquent que la limitation de l’action anthropique et l’utilisation des techniques d’aménagement soit par mise en défens ou par plantation pastorale entraine l’amélioration des caractéristiques du sol, ce qui favorise la régénération et le développement de la flore.
Tableau 2. Répartition des espèces inventoriées par familles botaniques |
||||
Familles |
Espèces |
Familles |
Espèces |
|
Boraginacées |
Echium sp Tourn. |
Graminées |
Pennisetum sp Rich. |
|
Moltkia ciliata (forsk.) |
Lygeum spartum L. |
|||
Caryophyllacées |
Herniaria mauritanica Murbeck |
Phalaris minor Retz |
||
Spergularia diandra (Guss.) Heldr.et Sart. |
Stipa retorta Cav. |
|||
Chénopodiacées |
Atriplex canescens |
Schismus barbatus (L.) TheIl. |
||
Atriplex halimus L. |
Festuca sp L. |
|||
Salsola vermiculata L. |
Bromus sp L. |
|||
Anabasis articulata Moq. |
Hordeum murinum L. |
|||
Composées |
Nolettia chrysocomoides Cassini |
Labiées = Lamiacées |
Ajuga iva (L.) Schreb. |
|
Asteriscus pygmaeus Coss. et Kral. |
Marrubium vulgare L. |
|||
Chrysanthemum macrocarpum Coss. et Kral. |
Légumineuses |
Argyrolobium sp Eckl. et Zey. |
||
Chrysanthemum fuscatum Desf |
Medicago laciniata MiIl. |
|||
Artemisia herba-alba Asso. |
Medicago litoralus Rohde. |
|||
Atractylis sp L |
Astragalus sp L. |
|||
Atractylis cancellata L. |
Astragalus gombo Coss. et DR. |
|||
Atractylis serratuloides Sieber. |
Astragalus sinaicu Boiss. |
|||
Atractylis flava Desf |
Malvacées |
Malva aegyptiaca L. |
||
Picris sp L. |
Ombellifères = Apiacées |
Eryngium sp L. |
||
Picris albida (BalI.) M |
Bupleurum semicompositum L. |
|||
Koelpinia linearis Pallas. |
Thapsia garganica L. |
|||
Launaea sp Cassini. |
Plantaginacées |
Plantago sp L. |
||
Launaea resedifolia M. |
Plantago albicans L. |
|||
Launaea spinosa (Lam.) Boiss. |
Primulacées |
Anagallis arvensis L. |
||
Cynarées |
Centaurea sp L. |
Thyméléacées |
Thymelea microphylla Coss. et DR. |
|
Frankeniacées |
Frankenia thymifolia Desf. |
Zygophyllacées |
Peganum harmala L. |
|
Gentianacées |
Centaurium pulchellum (Sw.) Hayek. |
|||
Le tableau 3 indique la répartition de la richesse floristique totale au sein des parcours aménagé (PA) et non aménagé (PNA).
Tableau 3. La richesse totale au niveau des différentes stations étudiées |
|||||||||
PA ( Parcours aménagés) |
PNA ( Parcours non aménagés) |
||||||||
Stations |
S1 |
S2 |
S3 |
S4 |
S5 |
S6 |
S7 |
S8 |
|
Nombre de familles |
9 |
9 |
6 |
3 |
8 |
5 |
3 |
8 |
|
Nombre vivaces |
10 |
7 |
4 |
2 |
4 |
3 |
2 |
5 |
|
Nombre éphémères |
10 |
21 |
6 |
2 |
5 |
3 |
2 |
6 |
|
Richesse totale |
20 |
28 |
10 |
4 |
9 |
6 |
4 |
11 |
|
L’analyse des résultats de la richesse floristique montre qu’il y a une variation entre les différentes stations. En effet, on remarque que la station 02 et la station 01sont les stations les plus riches avec respectivement 28 et 20 espèces suivie par la station 08, la station 03, la station 05 et la station 06 avec respectivement 11, 10, 9 et 6 espèces. Enfin vient la station 04 et la station 07 avec 04 espèces.
Par ailleurs, les résultats montrent que la différence en nombres de plantes annuelles est toujours plus importante dans les stations de parcours aménagées en comparaison aux parcours libres, ce qui témoigne que l’introduction d’Atriplex canesens a amélioré les conditions du milieu par la fixation du sable, permettant un développement important des espèces annuelles et par conséquent l’amélioration de la richesse floristique (Tableau 3).
La richesse stationnelle de la flore des différentes stations selon l’échelle de Daget et Poissonet (1997) est récapitulée comme suit : Station 1 : Pauvre ; Station 2 : Moyenne : Station 3 : Très pauvre ; Station 4 : Raréfiée ; Station 5 : Très pauvre ; Station 6 : Très pauvre ; Station 7 : Raréfiée ; Station 8 : Pauvre.
Pour déterminer le type biologique des espèces, nous avons utilisé: Nouvelle Flore d’Algérie (Quezel et Santa, 1962-1963), Flore du Sahara (Ozenda, 1977). Les types biologiques ou formes de vie des espèces expriment la forme présentée par les plantes dans un milieu sans tenir compte de leur appartenance systématique. La détermination des types biologiques ainsi que le spectre biologique ont été effectués sur la totalité des espèces répertoriées, tableau 4.
Tableau 4. Répartition des espèces selon leur type biologique |
|||
Types biologiques |
Fréquences |
Fréquences relatives |
|
Thérophytes |
27 |
52.94 |
|
Chamaephytes |
12 |
23.52 |
|
Hémicryptophytes |
9 |
17.64 |
|
Géophytes |
3 |
5.88 |
|
La composition du spectre global accuse une prédominance des thérophytes (27 taxons, soit 52.94%) sur les autres formes de vie. Cette prédominance des thérophytes s’explique par la disponibilité des graines dans le sol; à la faveur des pluies, ces dernières vont germer. Cette thérophytisation est une caractéristique des zones arides. Les chaméphytes et les hémicryptophytes occupent à peu près la même position avec respectivement 23.52% et 17.64 %. Les géophytes sont représentés par deux espèces Lygeum spartum et Stipa retorta. La répartition par types biologiques des parcours étudiés est marquée par la dominance des thérophytes, dont l’abondance numérique traduit, d’une part l’ouverture du milieu écologique durant la période défavorable et d’autre part la résistance aux rigueurs climatiques. (Barbero et al 1990).
L’étude de la diversité à travers l’échelle de Braun-Blanquet montre des variations floristiques entre les différentes stations, en effet les résultats obtenus sont traités par station tableau 4. L’analyse des résultats obtenus montre que la station 01 à base d’ Atriplex canescens est représentée par 06 espèces végétales qui se repartissent en 3 catégories dont la dominance de deux espèces;Atriplex canescens (l’espèce introduite), Peganum harmala qui sont classées à l’échelle 3, dont leur abondance dépasse 27 %. La station 02 à base d’ Atriplex canescens est caractérisée par la dominance de deux espèces; Spergularia diandra et Artemisia herba-alba classées à l’échelle 3, le minimum est enregistré pour le Echium sp, Plantago albicans et Peganum harmala sont classées à l’échelle (+). Le reste elles ont des notes de 1 et 2 de l’échelle d’abondance dominance. La station 03, est dominée par la présence de salsola vermiculata et Thymelaea microphylla avec un cœfficient d’abondance dominance 3, sont les espèces les plus abondantes et les plus dominantes, constituent ainsi de très vastes steppes homogènes, viennent ensuite les deux espèces végétales Atractylis sp et Atractylis flava, classées à l’échelle 2. Les autres espèces sont classés à l’échelle 1 et (+) avec taux de recouvrement très faible. la station 4 montre que Thymelaea microphylla est l'espèces le plus abondante et le plus dominante qui contribue plus de 70% ce qui lui permet d’enregistrer la note 4; l’Atractylis sp et Atractylis flava; elles ont de note de 2 de l’échelle d’abondance dominance avec respectivement 18.07%, 11.86% du taux de recouvrement.
Tableau 5. Abondance-dominance des espèces végétales |
|||
Stations |
Espèces |
Abondance |
|
1 |
Atriplex canescen |
3 |
|
Salsola vermiculata |
2 |
||
Atractylis cancellata. |
2 |
||
Atractylis serratuloides |
2 |
||
Ajuga iva |
1 |
||
Peganum harmala |
3 |
||
2 |
Echium sp |
+ |
|
Spergularia diandra |
3 |
||
Anabasis articulata |
2 |
||
Atriplex canescens |
1 |
||
Salsola vermiculata |
1 |
||
Artemisia herba-alba |
3 |
||
Atractylis cancellata. |
1 |
||
Stipa retorta |
2 |
||
Hordeum murinum |
1 |
||
Plantago albicans |
+ |
||
Peganum harmala |
+ |
||
3 |
Chrysanthemum fuscatum |
1 |
|
Chrysanthemum macrocarpum |
+ |
||
Atractylis sp |
2 |
||
Atractylis flava |
2 |
||
Launaea resedifolia |
+ |
||
Centaurium pulchellum |
+ |
||
Stipa retorta |
+ |
||
Eryngium sp |
3 |
||
Thymelaea microphylla |
3 |
||
4 |
Atractylis sp |
2 |
|
Atractylis flava |
2 |
||
Thymelaea microphylla |
4 |
||
5 |
Atriplex halimus |
2 |
|
Atractylis flava |
2 |
||
Marrubium vulgare |
2 |
||
Eryngium sp |
2 |
||
Plantago albicans |
1 |
||
Thymelaea microphylla |
3 |
||
Peganum harmala |
2 |
||
6 |
Artemisia herba-alba |
2 |
|
Malva aegyptiaca |
1 |
||
Thymelaea microphylla |
1 |
||
Peganum harmala |
5 |
||
7 |
Anabasis articulata |
2 |
|
Artemisia herba-alba |
2 |
||
Asteriscus pygmaeus |
2 |
||
Plantago albicans |
1 |
||
8 |
Spergularia diandra |
2 |
|
Anabasis articulata |
4 |
||
Artemisia herba-alba |
1 |
||
Centaurea sp |
2 |
||
Frankenia thymifolia |
1 |
||
Stipa retorta |
1 |
||
Plantago albicans |
1 |
||
Peganum harmala |
2 |
||
En effet, la station 05 est caractérisée par une forte présence de l’échelle 2 pour 5 espèces (Atriplex halimus, Atractylis flava, Marrubium vulgare, Eryngium sp et Peganum harmala) ; suivie par Plantago albicans avec une note de 1 de l’échelle d’abondance dominance. Au niveau de la station 06, Peganum harmala est la plante le plus dominante ce qui leur permet d’avoir la note 5 qui contribue plus de 87%, les autres espèces sont classées à l’échelle 2 et 1 avec taux de recouvrement très faible. Selon Nedjraoui et al (1999) et Aboura (2006) l’apparition d’unités de Peganum harmala, indique un surpâturage et montre l’ampleur de l’action anthropozoïque. En outre la station 07, le minimum est enregistré pour la Plantago albicans qui affectée par la note 1. Les autres espèces sont classées à l’échelle 2 avec taux de recouvrement 18%, ce qui constituant une steppe homogène, tandis que la station 08 non aménagée, il apparaît d’une façon très significative que Anabasis articulata est la plante la plus dominante avec un taux de recouvrement de l’ordre de 58.61%, ce qui lui permet d’enregistrer la note 4 de l’échelle d’abondance dominance. Les autres espèces sont classées à l’échelle 2 et 1 avec taux de recouvrement faible.
La proportion importante des thérophytes est une spécificité des zones méditerranéennes arides, où dominent un fort stress hydrique (Kadi-Hanifi 2003, Amghar 2012, Boumakhleb et Chehma 2014). La richesse en thérophytes a été souvent à l’origine du développement des espèces, à cycle court, au détriment des espèces ligneuses (Amghar 2012, Zedam 2015, Amrani et chehma, 2020). Plusieurs recherches indiquent que le processus de thérophytisation, est corrélé à l’aridisation et à l’action anthropozoïque (Amghar 2012, Lahmar et al 2016, Amrani et chehma 2020). Les mêmes auteurs, rapportent que le phénomène de self-mulching dans les stations aménagées, assure le maintien d’une certaine teneur en eau dans le sol, permettant le développement des thérophytes (effet des touffes d’Atriplex canescence).
D’une manière générale, le recouvrement global de la végétation des deux types de parcours PA et PNA des stations étudiées est indiqué dans le tableau 6. Les parcours aménagés par plantation d’ Atriplex canescence enregistrent le taux de RGV le plus élevé de la végétation avec un effet significative de l’aménagement sur le recouvrement végétal (P< 0,05).
Tableau 6. Recouvrement global moyen pour les stations étudiées |
||||||||
PA (parcours aménagés) |
PNA (Parcours non aménagés) |
|||||||
Stations |
S1 |
S2 |
S3 |
S4 |
S5 |
S6 |
S7 |
S8 |
RVG (%) |
45a |
43 a |
33 b |
75 b |
15 c |
5 c |
5 c |
10 c |
Les lettres différentes présentent un effet significatif au seuil(P< 0,05) |
Le plus fort recouvrement global moyen est observé dans les parcours aménagés (stations S1, S2, S3 et S4) avec une moyenne de 49% contre 9 % pour les stations non aménagées (S4, S5, S6 et S8). Les plantations et la mise en défens permettent d’augmenter le recouvrement global et constituent des moyens d’amélioration des potentialités pastorales. La différence significative (P< 0,05) entre les parcours aménagés et non aménagés peut être expliqué par l’impact positif de l’action d’aménagement entrainant l’accroissement du recouvrement de la végétation. Des constatations similaires ont été rapportées par (Khalid et al 2015, Bouchareb et al 2019 et Amrani et chahma 2020), pour les stations aménagées par plantation en zones arides. Les faibles recouvrements de la végétation observés au niveau des stations non aménagées s’expliquent par l’action de pâturage non contrôlé que subit les parcours libres pour les stations (S4, S5, S6 et S8). Par ailleurs, le surpâturage intensif et l’exploitation anthropique abusive, conjugués en période de sécheresse, aboutissent à un couvert végétal qui est globalement inférieur au seuil critique (20-25 %), au-dessous duquel l’érosion éolienne se manifeste (Le Houérou 1995, Amrani 2021). En effet, Amghar et al (2016) indiquent que le taux de recouvrement de la végétation est supérieur dans les parcours aménagés par plantation d’Atriplex 75,2 %. Nos résultats concordent à ceux dans les parcours aménagés par plantation d‟Atriplex nummularia au Maroc Hachmi et al (2015), avec des taux de recouvrement de 51 %. Le constat sur le taux de recouvrement global, qui est le plus élevé dans les stations aménagées, témoigne d’une régénération des espèces pérennes ce qui représente un rempart contre la dégradation des parcours steppique.
Les valeurs moyennes de la phytomasse exprimées en aérienne en kilogramme de matière sèche par hectare pour les stations PA et PNA sont consignées dans le tableau 7.
Tableau 7. Variation de la phytomasse, la valeur pastorale et la productivité pastorale et la charge animale des stations étudiées |
|||||
Paramètres |
Phytomasse |
Valeur |
Productivité |
Charge animale |
|
S1 |
115,77b |
13,48 |
105,68 |
3,8 |
|
S2 |
722,3a |
17,28 |
131,26 |
3,0 |
|
S3 |
236,1b |
23,86 |
175,63 |
2, 3 |
|
S4 |
120 b |
8,82 |
74,23 |
5,4 |
|
Moyenne PA |
298,5 |
15,8 |
121,7 |
3,6 |
|
S5 |
13,03c |
1,03 |
21,7 |
18,4 |
|
S6 |
1,3c |
0,7 |
19,5 |
20,5 |
|
S7 |
10,4c |
0,68 |
19,4 |
20,6 |
|
S8 |
8,8c |
1,47 |
24,7 |
16,2 |
|
Moyenne PNA |
8,38 |
0,97 |
21,32 |
19 |
|
Les lettres différentes présentent un effet significatif au seuil (P< 0,05) |
Du point de vue spatial, les résultats de la phytomasse obtenue dans les différentes stations confirment également l’importance de la phytomasse dans les parcours PA variant de fluctue entre 115,77 et 722,3 kg MS/ha. L’ Atriplex canescens, espèce adaptée aux différentes contraintes météorologiques et pédologiques de la zone steppique, a permis la création d’un nouveau cortège floristique (Le Houérou 2000). Par contre dans les parcours PNA les valeurs oscillent entre 1,3 et 13,03. Nos résultats sont inférieurs à ceux obtenus dans certains pays du Maghreb, au Maroc (Louhaichi et al 2012, Hachmi et al 2015) et en Algérie par Amrani (2021) au niveau des parcours aménagés par plantation d’ Atriplex canescens avec des moyennes de l'ordre de 1187,58 à 1298,32 kg/MS/ha, par contre les parcours non aménagées enregistre les valeurs de l’ordre de 7 à 120 kg MS/ha suite à la combinaison du surpâturage, de l’intensité anthropique et de la sécheresse au niveau de la région d’étude.
En effet, la production de biomasse est très variable entre les parcours, cela est lié à la diversité floristique, à la densité des plantations et aux conditions édapho-climatiques du milieu (Benaredj et al 2010). Selon Aidoud (1989) dans l’écosystème steppique Algérien, la dégradation du tapis végétal s’accompagne globalement d’une décroissance de la biomasse et de la productivité des parcours steppiques. De leur coté, (Le Houérou 1995, Mallem et al 2017, Slimani et al 2018) rapportent que la variation de la production de la biomasse est attribuable à la composition floristique en rapport avec les conditions du climat (pluviométrie et température) et du sol.
En ce qui concerne la valeur pastorale (VP) qui exprime la qualité des parcours les résultats moyens par type de parcours montrent encore une fois que les parcours aménagés (PA) présentent une supériorité des valeurs pastorales en comparaison avec les parcours PNA. Cette différence est justifiée par la contribution des espèces ayant un grand intérêt sur le plan pastoral et aussi par le faible taux de recouvrement de la végétation, par la richesse faible de la flore et par la nature des espèces végétales présentes qui ne sont pas toutes palatables avec des indices spécifiques médiocres au niveau des parcours non aménagés.
Les productivités pastorales des stations aménagées sont plus élevées que celles des stations non aménagées. Le maximum est enregistré dans la station 2 avec 131.26 UF/ha et le minimum pour la station4 (74.23 UF/ha). Par contre au niveau des parcours non aménagés, la productivité varie entre 21.7 et 19.4 UF/ha. Nos résultats de la productivité sont inferieurs aux valeurs rapportées pour les parcours steppique Algérien (Mayouf 2015, Chehma 2005, Amrani 2021). Cette productivité est fortement liée d’une part, à la quantité de biomasse produite qui est fonction de l’année pastorale (déterminée par la pluviométrie), et d’autre part, la valeur bromatologique et nutritive de la flore recensée durant le suivi. Plusieurs auteurs ont mis en évidence la relation forte entre la productivité pastorale et la valeur nutritive de la végétation disponible (Brouri 2011, Bouallal 2013, Mahyouf et al 2014, Mallem et al 2017, Amrani et chehma 2020). La diminution de la productivité pastorale entre les parcours aménagées (PA) et ceux non aménagées (PNA) serait due principalement à la pression de pâturage exercée dans les pâturages libres. En revanche, les parcours restaurés ou réhabilité jouent un rôle fondamental dans l’amélioration de la productivité pastorale par Atriplex canescens et permet le renforcement de l’offre fourragère des parcours steppiques à contraintes climatiques. Les écarts de la productivité entre nos résultats et ceux de la steppe sud oranaise peuvent être expliqués par le type de la végétation dominante, par le taux de recouvrement, par la nature du sol des parcours et surtout par les précipitations. Les valeurs pastorales et les productivités estimées pour les stations étudiées supportent des charges pastorales moyennes variables allant de 3,6 à 19 ha / Unité ovine respectivement pour les parcours aménagés et non aménagées. Ces valeurs sont supérieures de celles indiquées pour la steppe algérienne (Salemkour et al 2013, Benaradj et al 2013, Rekik et al 2014 et Mallem et al 2017). Les attributs vitaux analysés pour les parcours de M’sila reflète de façon claire une situation de déséquilibre pastoral pour les deux situations (PA et PNA) et un mauvais état de santé de ces parcours à l’image des espaces pastoraux steppique algérienne.
Au terme de cette contribution sur l’évaluation des potentialités pastorales d’une steppe aride de l’Est Algérien, une variation spatiale au sein des différentes stations étudiées, a été localisée. Les résultats obtenus ont permis de conclure que la technique d’aménagement par plantation d’Atriplex canescence présente un impact positif sur les traits vitaux de la structure et du fonctionnement des parcours steppique aride avec un changement sur le plan qualitatif et quantitatif de la flore de la région. L’étude floristique souligne une diversité avec 51 espèces : (17 vivaces et 34 éphémères) induite par la plantation d ’Atriplex canescens. L’aspect quantitatif indique une évolution progressive du recouvrement au niveau des parcours aménagés se traduisant par une phytomasse appréciable atteignant une valeur maximale pour certaine station aménagés de 722 kg MS/ha et une productivité moyenne de 122 UF/ha. Par ailleurs, un effet significatif entre les paramètres étudiés (le taux de recouvrement global, la richesse floristique, la phytomasse et la productivité pastorale) a été enregistré entre les parcours aménagés par plantation et les parcours soumis au pâturage libres. Les résultats montrent l’importance de la plantation d’espèces fourragères en zone aride dans le but d’augmenter la productivité pastorale et donc lutter contre la désertification et l’ensablement par érosion et de maitre à la disposition du cheptel de petits ruminants un fourrage naturel de bonne valeur pastorale. En fin un suivi diachronique pluriannuel doit être réalisé afin de suivre dans le temps l’impact des actions d’aménagement par plantation d’espèces pastorales sur le fonctionnement et la dynamique des parcours steppique en zone aride. Avec l’état actuel de la gestion et d’utilisation des parcours steppique et en absence de stratégie à moyen et à long terme dans le cadre d’un développement durable de cet espace en conciliant entre l’offre en biomasse pastoral (productivité primaire) et le besoin du cheptel, tous les efforts de réhabilitation et de restauration du l’écosystème steppique seront mises à l’échec.
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