Livestock Research for Rural Development 29 (2) 2017 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Plantes lactogènes des bovins et leurs modes de préparation dans les élevages traditionnels au Bénin

C F A Salifou, K S Kassa, S G Ahounou, H Moussa, I O Dotché, J M Agbozo, M T Issifou et I A K Youssao

Université d’Abomey Calavi, Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Département de Production et Santé Animales, 01 BP 2009, Cotonou, Bénin
iyoussao@yahoo.fr

Résumé

L’inventaire des plantes lactogènes et de leurs modes de préparation a été réalisé dans les départements de l’Alibori, du Borgou, des Collines et du Mono au Bénin du 22 avril au 5 août 2013. Un échantillon de 142 éleveurs a été interviewé avec un guide d’entretien. De cette enquête, il ressort que les éleveurs utilisent différents organes des plantes tels que les écorces (34%), les racines (32%), les feuilles (30%), les graines (29%) et les fruits (13%) pour augmenter la production laitière des vaches. Différents modes de préparation sont utilisés : extrait à froid (51,6%), décoction (32,6%), poudre (13,7%) et pommade (2,1%). La voie orale est la plus utilisée (97%). La durée du traitement est pour la plupart des recettes jusqu’à la satisfaction de l’objectif visé. Au total, 95 recettes ont été recensées. Toutes les recettes sont préparées sans recours à des produits onéreux dans le cadre de vie des producteurs, assurant ainsi leur durabilité. Les plantes les plus utilisées dans les recettes galactogènes sont le niébé ( Vigna unguiculata), Euphorbia balsamifera, Cucurbita maxima et Swartzia madagascariensis.

Mots clés: alimentation, lait



Lactogenic plants and their methods of preparation in traditional breeding farms in Benin

Abstract

The inventory of lactogenic plants and their modes of preparation were carried out in Alibori, Borgou, Collines and Mono from April 22th to August 05th, 2013. A sample of 142 cattle-breeders was interviewed during the data-gathering.  The survey indicated that cattle-breeders use various organs of plants such as the bark (34%), the roots (32%), the leaves (30%), the seeds (29%) and the fruits (13%) to increase milk production. Various modes of preparation are used: the cold extract (51,6%), the decoction (32,6 %), the powder (13,7%) and the pomade (2,1%). The oral way is used most (97%). The duration of the treatment is until there is a satisfactiry resukt.  All the recipes are prepared without recourse to expensive products, thus ensuring their sustainability. The plants most used in the galactagogue receipts are cowpea ( Vigna unguiculata), Euphorbia balsamifera, Cucurbita maxima and Swartzia madagascariensis.

Key words: feeding, milk


Introduction

L’élevage constitue une des principales activités économiques dont sont tributaires les populations les plus pauvres en tant que source d’aliment et de revenus monétaires. Il constitue aussi la principale assurance contre les risques pour des millions de gens pauvres dont les moyens d’existence reposent sur l’agriculture pluviale. Ce système de production très aléatoire utilisé en Afrique subsaharienne n’a pas permis de garantir une autosuffisance alimentaire de la population des pays de la sous-région ouest africaine en matière de lait et de viande malgré ses énormes potentialités en matière d’élevage qui peuvent être estimées à 25% de bovins, 33% d’ovins et 40% de caprins de l’Afrique subsaharienne (Mulumba et al 2008). Face à ce déficit, certains Etats de la sous-région ouest africaine sont obligés d’importer des produits laitiers pour satisfaire les consommateurs. Faisant partie de cette sous-région, le Bénin ne fait pas exception à la règle car avec un cheptel de 2 166 000 bovins, 1 716 000 caprins, 860 000 ovins, 414 000 porcins, 18 198 000 volailles, 25 000 lapins et 52 000 autres rongeurs élevés (Countrystat 2014), le disponible annuel par habitant est de 7 kg pour la viande et de 11,3 litres pour le lait, ce qui est en dessous des normes minimales de 21 kg de viande et de 62 litres de lait recommandées par la FAO pour les pays en développement. Pour combler ce déficit, l’importation de lait et de produits laitiers a été la solution dans l’immédiat. A long et moyen termes, des mesures ont été prises telles que l’amélioration génétique des animaux, le renforcement de la santé animale, l’amélioration du système d’élevage et de l’alimentation des animaux. De nombreux travaux de recherche ont été également réalisés pour améliorer la filière viande (Salifou et al 2012 et Youssao et al 2013). Quant à la filière lait, des travaux ont été réalisés pour améliorer le niveau de production des vaches par apport de compléments alimentaires (Senou et al 2008) et pour mieux conserver le lait à partir des huiles essentielles (Sessou et al 2013). Ces différentes techniques d’amélioration de production laitière sont onéreuses et peu accessibles aux éleveurs. C’est pourquoi la connaissance des pratiques endogènes détenues par certains éleveurs est nécessaire afin de mieux les caractériser et de les vulgariser en vue de rendre le lait plus disponible. Cette étude a pour objectif d’améliorer la production par des techniques endogènes. De façon spécifique il s’agira de : a) inventorier les plantes utilisées par certains éleveurs pour améliorer la production du lait ; b) inventorier les différents modes de préparation de ces plantes.


Cadre d’étude, matériels et méthodes

Cadre d’étude

Une enquête transversale associée à une enquête rétrospective sur les plantes lactogènes, a été réalisée de mai à septembre 2013 dans quatre départements du Bénin : Alibori, Borgou, Collines et Mono.

Le département de l’Alibori est situé dans l’extrême nord du Bénin entre 10° 49’ 60’’ et 11° 86’ latitude Nord et 2° 25’ 60’’ et 3° 41’ 40’’ longitude Est. Le climat et la végétation sont de type soudano-sahélien avec une saison de pluie (mai à octobre) et une saison sèche (novembre à avril). La pluviométrie varie entre 700 et 1000 mm. Dans ce département, les enquêtes ont été réalisées dans la commune de Gogounou.

Le département du Borgou est situé au nord-est du Bénin entre les 8° 52’ 60’’ et 10° 25’ 60’’ latitude Nord et 2° 36’ 0’’ et 3° 41’ 40’’ de longitude Est. Le climat est de type soudanien avec en alternance une saison pluvieuse (mai à octobre) et une saison sèche (novembre à avril). La pluviosité moyenne est de 1 200 mm. Les enquêtes ont été réalisées dans les communes de Parakou et de Tchaourou.

Le département des collines est situé au centre du pays. Ce département est caractérisé par deux saisons de pluies : la grande d’avril à juillet et la petite de septembre à novembre. Ces deux saisons sont intercalées par des saisons sèches. La pluviométrie moyenne est voisine de 1 200 mm de pluies par an. Les enquêtes ont eu lieu dans la commune de Dassa-Zoumé.

Les départements de Mono-Couffo sont situés au sud-ouest du pays entre les 6e et 7e degrés de latitude Nord et le 1er et 2e degrés de longitude Est. Ces départements sont caractérisés par un climat de type béninéen ou subéquatorial avec deux saisons de pluies : la grande, d’avril à juillet et la petite de septembre à novembre. Ces deux saisons sont intercalées par deux saisons sèches. La pluviométrie moyenne est voisine de 1 200 mm de pluie par an. Les enquêtes ont lieu dans les communes de Houeyogbé, Manonkpon, Comé, Lokossa, Athiémé.


Méthodologie

La collecte des données a été réalisée auprès de 142 éleveurs de bovins dans les 4 départements de l’étude. Une fiche d’enquête comportant les informations suivantes : localités (département, commune, village), identification de l’enquêté, les recettes lactogènes locales (source de recettes, efficacité, mode de préparation, parties de la plante, période de récolte) a été utilisée. La méthodologie utilisée dans le cadre de cette étude est celle d’une enquête transversale associée à une enquête rétrospective sur la base d’un questionnaire par entretiens directs avec les éleveurs utilisant des recettes locales pour augmenter la production laitière. Le travail a débuté par un sondage portant sur les éleveurs. L’entretien était direct et individuel et se déroulait chez l’enquêté ou à un endroit qu’il avait choisi. Les plantes citées lors des entretiens ont été recherchées puis des images et des échantillons ont été pris sur ces plantes. Ces images et échantillons ont été utilisés pour l’identification des plantes à partir de l’herbier du Laboratoire de botanique et d’écologie appliquée de l’herbier national du Bénin. Pour les mesures des quantités de remèdes administrés par animal, les matériels utilisés pour l’administration des remèdes ont été recensés et la capacité de ces matériels a été mesurée. Pour cela une éprouvette graduée de capacité 2 litres et de précision 20 ml a été utilisée. La technique a consisté à recueillir dans l’éprouvette la quantité de remèdes utilisée par jour par animal. L’eau a été utilisée pour la mesure chez les éleveurs qui ne disposaient pas de produits préparés au moment de notre passage.

Les données collectées sur le terrain ont été codées et enregistrées dans une base de données avec le logiciel Excel et analysées avec le logiciel SAS (1996).


Résultats

En milieu paysan, les éleveurs sont détenteurs de plusieurs recettes pour sauver le veau en cas de manque ou d’insuffisance de production du lait. La transmission de ces recettes se fait de père en fils, de génération en génération de telle sorte que le secret ne traverse pas les limites de la famille ou de la tribu. Ainsi, chaque famille ou tribu a des plantes qu’elle utilise.

Le tableau 1 présente les plantes utilisées pour induire ou augmenter la production du lait et le tableau 2 les 95 recettes recensées chez les éleveurs. Chaque recette est composée d’une ou plusieurs plantes. Une même plante peut être utilisée dans plusieurs recettes. En plus des plantes, certaines recettes contiennent des ingrédients minéraux comme le sel, la potasse ou les produits d’animaux tels que le lait, le beurre et la peau de hérisson.

Une cinquantaine de plantes entrent dans la composition de ces recettes (tableau 1). Les familles les plus représentées sont les Leguminosae (56,8%), Moraceae (20,0%) et Euphorbiaceae (16,9%) et les espèces les plus utilisées dans les recettes sontVigna unguiculata (niébé, 24,2%) ; Euphorbia balsamifera (13,7%) ; Cucurbita maxima (courge, 12,6%), Swartzia madagascariensis (11,6%), Sorghum vulgaris (sorgho, 8,4%) et Ficus trichopoda (8,2%).

Plusieurs organes de ces plantes sont utilisés dans les recettes. Il s’agit de : l’écorce (34%), les racines (32%), les feuilles (30%), les graines (29%), les fruits (13%), les tubercules (7%), la balle (7%), les tiges (6%) et la plante entière (2%). Le bulbe d’Allium sp, la poudre du fruit du néré (Parkia biglobosa), le son du riz, le gui parasite de Guiera senegalensis, la noix du karité ( Vitellaria paradoxa) ne sont utilisées pour chacune que dans une seule recette.

On trouve des plantes où un seul organe est employé dans différentes recettes comme : Vigna unguiculata (niébé, graines), Arachis hypogaea (arachide, graines), Cucurbita maxima (courge, fruit), Dioscorea spp et Manihot esculenta (manioc, tubercule), Gardenia aqualla (racine), Allium spp (bulbe), Detarium microcarpum (racine), Sorghum vulgaris (sorgho, balle), Albezia chevalieri (écorce), Kigelia africana (arbre à saucisse, racine), Tamarindus indica (tamarinier, racine), Gossypium spp (cotonnier, graine), Stereospermum kunthianm (écorce), Lophira lanceolata (écorce), Strychnos spinosa (vomiquier aux épines, écorce), Carica papaya (papayer, feuille) et Securidaca longipedunculata (racine). Par contre, pour certaines plantes, plusieurs organes sont utilisés dans la même recette comme : Swartzia madagascariensis (feuille et écorce, feuille et tige), Ximenia americana (pommier de Cythère, feuille et tige), Ficus trichopoda (écorce et tige), Euphorbia balsamifera (feuille et tige) et pour d’autres, les organes utilisés diffèrent selon la recette : Euphorbia balsamifera (feuille, tige), Prosopis africana (feuille et écorce), Ficus trichopoda (racine, écorce), Swartzia madagascariensis (feuille et écorce, racine) Saba senegalensis (racine, écorce), Diospyros mespiliformis (kaki de brousse, écorce et racine) et Vitelleria paradoxa (karité, feuille, noix). En plus de toutes ces plantes, il y a d’autres dont la plante entière est utilisée dans la recette : Vernonia amygdalina, Euphorbia hirta (petite euphorbe) (tableau 2).

Chaque éleveur détient au maximum 2 recettes pour augmenter la production laitière des vaches. Tenant compte de la diversité des recettes, chacun des éleveurs a affirmé que sa recette donne une meilleure production. En cas de deux recettes détenues par un éleveur, la recette utilisée dépend de la disponibilité des ingrédients. Les quantités des différents ingrédients dans la recette varient très fortement en fonction des éleveurs, ce qui rend aléatoire le succès des traitements.

Le mode de préparation varie d’une recette à l’autre. Les éleveurs enquêtés utilisent plusieurs modes de préparation : l’extrait à froid (51,6%), la décoction (32,6%), la poudre (13,7%) et la pommade (2,1%). L’extrait à froid consiste à macérer les organes des plantes directement ou après les avoir pilé dans l’eau (tableau 2). Les extraits obtenus par macération et la décoction sont donnés à boire aux animaux. Les matériels utilisés pour l’administration sont des calebasses, des bols (en plastique ou en fer) et des bouteilles. La quantité de filtrat administrée varie d’une recette à l’autre et est comprise entre 0,5 et 2,20 litres par jour et par vache (tableau 2). La poudre est donnée à lécher aux animaux et la pommade s’applique directement sur les trayons. Aucun cas d’injection n’a été notifié par les éleveurs.

Le traitement se fait jusqu’à jusqu’au moment où l’éleveur est satisfait pour la majorité des recettes. Quatre recettes précisent la durée à deux jours de traitement.

Tableau 1. Liste des plantes lactogènes utilisées par les éleveurs

Famille

Espèce

Nom français

Noms locaux

Fréquence d’apparition
dans les recettes

Apocynaceae

Saba senegalensis

-

Bènaï*

5,26

Asclepiadaceae

Calotropis procera

Pommier de Sodome

Bambambi*, amouman**

1,05

Asteraceae

Vernonia amygdalina

Vernonie

Amavivè**

1,05

Vernonia colorata

-

Dadorizihan**

1,05

Bignoniaceae

Stereospermum kunthianum

-

Golombi*, nyansiasi**

1,05

Kigelia africana

Arbre à saucisses

Djilidjalahi*, anon anon**

2,11

Caricaceae

Carica papaya

Papayer

Calabossi*, kpèn**

2,11

Comtretaceae

Combretum collinum

-

Doso**

1,05

Anogeissus leiocarpus

-

Abangnahi*, hlihon**

2,11

Guiera senegalensis

-

Gélokhi*,

2,11

Ebenaceae

Diospyros spp

Ebéniers

-

1,05

Diospyros mespiliformis

Kaki de brousse

Gaanaahi*, gubaga**

2,11

Eupborbiaceae

Euphorbia hirta

Petite euphorbe

Hinhindè*, nonsiwé**

1,05

Euphorbia balsamifera

-

Tchaouhi*, bele***

13,68

Manihot esculenta

Manioc

Kpakihi*, fenyen**

2,11

Loganiaceae

Strychnos spinosa

Vomiquier aux épines

Marbatanahi*, amilimon**

1,05

Ochnaceae

Lophira lanceolata

Faux karité

Sinapouradarohi*, wugosu**

1,05

Olacaceae

Ximenia americana

Pommier de Cythère

Tchabouléhi*, klivovwe**

6,32

Polygalaceae

Securidaca longipedunculata

Arbre à serpent

Aalaali*,

2,11

Rubiaceae

Gardenia aqualla

-

Dignali*, yidwabu***

4,21

Sapotaceae

Vitellaria paradoxa

Karité

Karehi*, limutin**

7,37

Meliaceae

Khaya senegalensis

Caïlcédrat

Kahi*, zunzatin**

3,16

Moraceae

Ficus elastica

Arbre à caoutchouc

-

1,05

Ficus platyphylla

-

Dundéhi*, kapite**

7,37

Ficus trichopoda

-

Ilawadey*

8,42

Ficus sur

-

Rimanbechi*, votinve**

3,16

Dioscoreaceae

Dioscorea spp

Igname

Sakatarè*

5,26

Leguminosae

Detarium microcarpum

Petit détar

Conkéhy*, dakpa**

1,05

Tamarindus indica

Tamarinier

Djabi*, jèvivi**

1,05

Swartzia madagascariensis

Petit dim

Kokobi*,

11,58

Albezia chevalieri

-

Sabisamporo*

1,05

Acacia macrostachya

-

Tchidi*

2,11

Parkia biglobosa

Néré

Haréhi*, ahwatin**

2,11

Prosopis africana

Prosopis

Kohi*, kakè**

4,21

Vigna unguiculata

Niébé

Nyebbe*, ayikun èwè**

24,21

Arachis hypogaea

Arachide

Biriiji*, aziin**

9,47

Cucurbitaceae

Cucurbita maxima

Courge

Ayikpen**

12,63

Malvaceae

Gossypium spp

Cotonnier

Avokanfoun**

1,05

Poaceae

Sorghum vulgaris

Sorgho

Gnaanè*

8,42

Musaceae

Musa spp

Bananiers

Kokwe**

1,05

Alliaceae

Allium spp

Ails

Ayo**

3,16

Bourougal*

1,05

Chadari*

1,05

Dadissouriré*

1,05

Gatihi*

1,05

Gelobayi*

1,05

Jib innaï*

1,05

Lagilagimi*

1,05

Yamohi*

1,05

Dayyol*

2,11

* : Fulfulde (peul) ; ** : fon ; *** : bariba



Tableau 2. Recettes lactogènes utilisées par les éleveurs au Bénin

Composition (espèces)

Parties utilisées (organes)

Mode de préparation

Dose
(litre /j)

Durée
(j)

Acacia macrostachya + Vigna unguiculata

Ecorce + graine

Piler et macérer

2,0

-

Acacia macrostachya + Vigna unguiculata

Ecorce + feuille

Piler et macérer

2,0

-

Albezia chevalieri + Chadari* + riz + 3 pierres

Ecorce + écorce + son

Décoction

1,5

-

Allium spp + sel

Bulbe

Poudre

-

-

Arachis hypogaea

Graine

Pulvériser et macérer

1,0

-

Arachis hypogaea + Vigna unguiculata

Graine + graine

Piler et macérer

2,2

-

Arachis hypogaea + Vigna unguiculata + Securidaca longipedunculata

Graine + graine + racine

Piler et macérer

2,0

-

Arachis hypogaea + Vigna unguiculata + Swartzia madagascariensis

Graine + graine + racine

Piler et macérer

1,0

-

Arachis hypogea + Vigna unguiculata + Dioscorea spp

Graine + Graine + tubercule

Piler et macérer

2,0

-

Calotropis procera+Vernonia colorata

Fruit + feuille

Macération

1,1

2

Carica papaya + Sorghum vulgaris

Feuille + balle

Macération

1,5

-

Combretum collinum

Feuille

Macérer

1,0

2

Cucurbita maxima + Dayyol* + Ficus trichopoda

Fruit + racine + écorce et feuille

Décoction

1,5

-

Cucurbita maxima + Euphorbia balsamifera + Sorghum vulgaris

Fruit + feuille + balle

Décoction

2,0

-

Cucurbita maxima + Ficus sur

Fruit + écorce

Décoction

1,1

-

Cucurbita maxima + Prosopis africana + sable de forge

Fruit + écorce

Décoction

1,0

-

Cucurbita maxima + Sorghum vulgaris

Fruit + balle

Décoction

1,1

2

Cucurbita maxima + Swartzia madagascariensis

Fruit + feuille et écorce

Décoction

1,0

-

Cucurbita maxima + Vitellaria paradoxa

Fruit + feuille

Décoction

1,3

-

Cucurbita maxima + Vitelleria paradoxa

Fruit + feuille

Décoction

1,2

-

Detarium microcarpum + Parkia biglobosa

Racine + poudre jaune

Décoction + la poudre jaune

½ +1/2

-

Dioscorea spp

Tubercule

Piler et macérer

1,5

-

Dioscorea spp + Arachis hypogaea

Tubercule + graine

Piler et macérer

2,0

-

Diospyros mespiliformis + sucre

Ecorce

Macération

1,1

-

Euphorbia balsamifera

Feuille

Décoction

1,0

-

Euphorbia balsamifera

Feuille, tige et écorce

Décoction

1,5

-

Euphorbia balsamifera

Ecorce

Macération

1,0

-

Euphorbia balsamifera

Feuille

Piler et macérer

1,5

-

Euphorbia balsamifera + Cucurbita maxima

Feuille + fruit

Décoction

1,5

-

Euphorbia balsamifera + F. trichopoda + V. unguiculata + S. vulgaris + sel

Feuille et tige + écorce +graine + balle

Poudre

-

-

Euphorbia balsamifera + Ficus platyphylla + sel rouge

Tige + écorce

Poudre

-

-

Euphorbia balsamifera + Sorghum vulgaris

Feuille + balle

Piler et macérer

1,0

-

Euphorbia balsamifera + Vigna unguiculata + Dioscorea spp

Feuille + graine + tubercule

Piler et macérer

1,8

-

Euphorbia hirta

Plante entière

Piler et macérer

1,0

-

Ficus platyphylla

Ecorce

Décoction

1,5

-

Ficus platyphylla + Ficus trichopoda

Ecorce + feuille

Décoction

1,6

-

Ficus platyphylla + sel

Ecorce

Poudre

-

-

Ficus platyphylla + Vigna unguiculata

Ecorce + graine

Piler et macérer

1,5

-

Ficus sur

Ecorce

Piler et macérer

1,1

-

Ficus sur + sel

Feuille

Piler 99 feuilles et faire un breuvage

1,6

-

Ficus trichopoda + Euphorbia balsamifera

Racine + feuille

Décoction

1,2

-

Ficus trichopoda + potasse

Racine

Poudre

-

-

Ficus trichopoda + Ximenia americana + sel

Racine + tige

Poudre

-

-

Gardenia aqualla

Racine

Piler et macérer

1,6

-

Gardenia aqualla + deyyol *+ dadissouriré*

Racine + racine + feuille

Décoction

1,4

-

Gardenia aqualla + Vigna unguiculata

Racine + graine

Macérer (après avoir pilé)

1,8

-

Gardenia aqualla + Vigna unguiculata + Arachis hypogaea

Racine + graine + graine

Piler et macérer

1,6

-

Gatihi* + Vigna unguiculata

Racine + graine

Piler et faire un breuvage

1,0

-

Gelobayi*

Racine

Macération

1,0

-

Gossypium spp + Sorghum vulgaris

Graine + balle

Poudre

-

-

Guiera senegalensis + lait caillé

Racine

Piler et macérer

1,0

-

Guiera senegalensis + sel

Gui

Poudre

-

-

Hérisson + Vitellaria paradoxa

Peau + beurre

Pommade (à appliquer sur les trayons)

-

-

Jib innaï*

Ecorce

Décoction

1,0

-

Khaya senegalensis

Ecorce

Poudre

-

-

Khaya senegalensis + Anogeissus leiocarpus

Ecorce + écorce

Macération

1,1

-

Khaya senegalensis + beurre de karité

Ecorce

Pommade (à appliquer sur les trayons)

-

-

Kigelia africana + Strychnos spinosa + Lophira lanceolata

Ecorce + écorce + écorce

Macération

2,0

-

Kigelia africana + Vigna unguiculata

Racine + graine

Décoction

1,1

-

Lagilagimi*

Feuille

Triturer et faire un breuvage

1,0

-

Manihot esculenta

Feuille

Piler et macérer

0,8

-

Musa spp+Ficus platyphylla +Ficus elastica + sel

Feuilles

Piler et macérer

1,5

-

Parkia biglobosa

Ecorce

Macération

1,0

-

Prosopis africana

Feuille et écorce

Poudre

-

-

Prosopis africana

Ecorce

Décoction

1,2

-

Prosopis africana + sel

Ecorce

Poudre

-

-

Saba senegalensis + Cucurbita maxima

Racine + fruit

Décoction

1,1

-

Saba senegalensis + Cucurbita maxima + Euphorbia balsamifera

Racine + fruit + feuille

Décoction

2,0

-

Saba senegalensis + Sorghum vulgaris + hérisson

Ecorce + balle + peau

Décoction

1,5

-

Securidaca longipedunculata

Racine

Piler et macérer

1,0

-

Sorghum vulgaris + Ficus trichopoda

Balle +racine

Décoction

1,1

-

Stereospermum kunthianum + Vigna unguiculata

Écorce + graine

Piler et macérer

2,1

-

Swartzia madagascarensis

Tige et feuille

Décoction

1,1

-

Swartzia madagascariensis + Arachis hypogaea

Racine + graine

Piler et macérer

2,0

-

Swartzia madagascariensis + Carica papaya

Ecorce + feuille

Macération

1,5

-

Swartzia madagascariensis + Cucurbita maxima + Vigna unguiculata

Racine + fruit +graine

Décoction

1,4

-

Swartzia madagascariensis + Manihot esculenta

Racine + tubercule

Piler et macérer

1,5

-

Swartzia madagascariensis + Vigna unguiculata

Racine + graine

Piler et macérer

1,2

-

Swartzia madagascariensis + Vigna unguiculata + bourougal*

Racine + graine + racine

Macérer (après avoir pilé)

1,5

-

Swartzia madagascariensis + Vigna unguiculata + Diopyros spp

Ecorce + graine + tubercule

Piler et macérer

1,2

-

Swartzia madagascariensis +Diospyros mespiliformis + Vigna unguiculata

Racine + racine + graine

Piler et macérer

1,5

-

Tamarindus indica + lait fermenté

Racine

Piler et macérer dans du lait

0,5

-

Vernonia amygdalina

Plante entière

Macérer et donner le macérât à boire

1,0

-

Vigna unguiculata

Graine

Piler et macérer

0,8

-

Vigna unguiculata + Dioscorea spp

Graine + tubercule

Piler et macérer

1,0

-

Vitellaria paradoxa + eau

Feuilles

Piler et macérer

1,8

-

Vitellaria paradoxa + sel

Noix

Poudre

-

-

Vitelleria paradoxa + Euphorbia balsamifera + Ficus platyphylla

Ecorce + feuille + feuille

Décoction

2,0

-

Vitelleria paradoxa + sel

Noix

Piler et macérer

1,1

-

Ximenia americana + Arachis hypogaea

Racine + graine

Piler et macérer

1,0

-

Ximenia americana + Ficus trichopoda

Feuille et tige + écorce

Décoction

1,5

-

Ximenia americana + Saba senegalensis

Tige + écorce

Poudre

-

-

Ximenia americana + Vigna unguiculata

Racine + graine

Décoction

1,0

-

Ximenia americana+Saba senegalensis

Feuille et tige + racine

Décoction

1,5

-

Yamohi* + Anogeissus leiocarpus +Vigna unguiculata

Racine + feuille + graine

Décoction

1,0

-

* : Fulfulde, les organes sont cités selon l’ordre des plantes dans les recettes (Racine + écorce= Racine de la première plante
+ écorce de la seconde plante de la recette ; Racine et feuille + écorce= Racine et feuille de la première + écorce de la seconde plante de la recette)


Discussion

Cette étude révèle que les éleveurs des quatre départements utilisent de nombreuses plantes pour augmenter la production du lait chez les bovins. Les familles les plus représentées sont les Leguminosae, Moraceae et Euphorbiaceae. Des plantes appartenant à ces familles ont été déjà rapportées par Akouedegni et al (2012) comme possédant des pouvoirs lactogènes. Ce pouvoir lactogène serait dû à l’action conjointe de l’apport nutritionnel et de substances capables de stimuler la production de prolactine au niveau de l’hypophyse (Houbedine et al 1990 ; Sepheri et al 1992 ; Adepo et al 2010). Selon Deleke Koko et al (2011), les composés spécifiques aux plantes lactogènes sont des terpènes, des stéroïdes et des dérivés cardiotoniques. Les travaux réalisés sur la composition phytochimique de certaines plantes de cette étude par Sandeep (2014) sur le niébé (Vigna unguiculata) ; Deleke Koko et al (2011) sur le pommier de Sodome (Calotropis procera) et le karité ( Vitellaria paradoxa) ; Adepo et al (2010) sur la petite euphorbe (Euphorbia hirta) ont montré la présence de ces composés chez ces plantes.

L’efficacité de certaines plantes comme Spondias mombin (Akouedegni et al 2013), Euphorbia hirta, Secamone afzeli et Acacia nilotica (Adepo et al 2006 ; Lompo-Ouedraogo et al 2004) a été déjà démontrée respectivement sur la production laitière des brebis de l’Afrique de l’Ouest et des rattes. En effet, la production laitière des brebis traitées avec des extraits de feuilles de Spondias mombin passe de 92,9 g à 100,6 g par jour (Akouedegni et al 2013) et celle des rattes augmente de 59% (Lompo-Ouedraogo et al 2004). L’efficacité de ces plantes pourrait être testée chez la vache pour mieux les utiliser car contrairement à notre étude sur les bovins, le karité ( Vitellaria paradoxa) n’a aucune activité lactogénique chez les brebis (Akouedegni et al 2013). Quant à Seperhi et al (1992), ils préconisent les extraits de plantes iraniennes à l’instar du lin (barzé,), d’Angozé, de Coma, de Gossypium (cotonnier) comme stimulants de la sécrétion mammaire des brebis.

Les modes de préparation et les organes utilisés varient en fonction des recettes. Les modes de préparation recensés chez les éleveurs sont : l’extrait à froid, la décoction, la poudre et la pommade. Les organes les plus utilisés sont l’écorce, les racines, les feuilles et les graines. Ces modes de préparation et la récolte de ces organes pour des usages d’ethnomédecine ont été déjà rapportés par des auteurs (Byavu et al 2000 ; Dassou et al 2014 et Chabi China et al 2014). Selon Tamboura et al (1998), les éleveurs récoltent plus les feuilles et l’écorce parce qu’ils savent que le principe actif des plantes se concentre au niveau de ces organes. Mais la récolte de l’écorce et de la racine pose des problèmes d’écologie (Walkers et Hamilton, 1994 ; Betti, 2002) car les plantes sont détruites par la récolte de ces organes (Dro et al 2013). La principale voie d’administration est la voie orale ce qui serait dû aux modes de préparation qui conduisent dans la majorité des cas à l’obtention d’un liquide que les éleveurs donnent à boire aux animaux.

La quantité des différents ingrédients dans la recette varient très fortement en fonction des éleveurs, ce qui rend aléatoire le succès des traitements. Ces recettes méritent d’être testées pour évaluer leur efficacité en fonction de leur composition centésimale. Enfin, les durées de traitement divergent en ce sens que la limite de la durée est quasiment inexistante dans notre travail sauf pour quelques exceptions où la durée est de deux (2) jours.


Conclusion


Remerciements

Les auteurs remercient le Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur (PAES) de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) pour le financement du Projet Lait intitulé «Amélioration des techniques de production, de transformation et de la qualité du lait et des produits laitiers issus des vaches des élevages extensif et semi-intensif au Bénin (PAES-0805)»


Références bibliographiques

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Received 31 October 2016; Accepted 5 December 2016; Published 1 February 2017

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